Après les fruits et légumes, c'est au tour de l'huile d'olive nationale de faire l'objet de fraudes. Selon la Coordination des organisations des agriculteurs et éleveurs (COAG), des cas ont été enregistrés en Espagne. À en croire la version de cet organisme qui défend les intérêts de la filière agricole ibérique -quitte à faire verser dans la manipulation- des importateurs procèdent au mélange d'huile d'olive marocaine avec celle originaire d'Espagne afin de le commercialiser en tant que produit 100% espagnol. Dans un communiqué, l'association a mis en garde contre l'introduction d'importantes quantités d'huile d'olive en provenance du Maroc. Celles-ci sont ensuite commercialisées comme produit du terroir ibérique. Les producteurs espagnols ont appelé le ministère régional andalou en charge de l'Agriculture à «intensifier les contrôles aux frontières pour identifier l'origine et la qualité de ces huiles». De même, les représentants des producteurs espagnols exigent le renforcement des moyens de traçabilité afin de pister la destination de ces importations. Et d'ajouter que certains indices indiquent que cette huile est «mélangée», écoulée en tant que production 100% espagnole. De plus, la filière souhaite identifier les entreprises important de l'huile d'olive marocaine et geler le régime de perfectionnement actif à la douane. Cette procédure permet aux entreprises européennes de transformer des produits importés de pays tiers, tout en bénéficiant d'une exemption sur les taxes. Entre autres mesures proposées par la filière espagnole, celle-ci a appelé au gel de la clause de l'accord agricole permettant l'importation d'huile d'olive et la révision des quotas avec les pays tiers. De même, la filière souhaite que les contrôles soient exhaustifs au niveau des ports. Les mêmes revendications formulées durant la crise de la tomate, en somme. De fait, la filière espagnole vit des moments difficiles à cause de la baisse de ses marges et de la hausse des coûts de production. Au lieu de s'en prendre aux géants de la grande distribution, lesquels leur mènent la vie dure en imposant des prix de plus en plus bas, le secteur cherche des boucs émissaires. Et comme à l'accoutumée, c'est aux pays tiers que le secteur agricole espagnol déclare la guerre. Les producteurs espagnols estiment que la baisse des prix de vente est la conséquence des entrées massives de "produits des pays tiers". Ces derniers sont accusés de commercialiser leurs marchandises à bas prix et, de facto, de faire fléchir la courbe des prix. Il est à rappeler que depuis quatre semaines, la filière vit au rythme d'une vague générale de protestations. De violents affrontements ont eu lieu la semaine dernière: des agriculteurs et producteurs agricoles ont procédé à la fermeture d'une autoroute au niveau de Jaén. Les producteurs d'huile d'olive ont saccagé un camion chargé de produits agricoles issus du Maroc..