Le Maroc compte tirer profit de ses ressources en matière de plantes aromatiques et médicinales (PAM), de façon durable. Il compte aussi faire de ces dernières un véritable levier socioéconomique pour les régions de l'Oriental et du Sud. Ainsi en témoigne l'atelier de démarrage du projet «Intégration de la biodiversité dans les chaînes de valeur des plantes aromatiques et médicinales méditerranéennes au Maroc», organisé mardi à Rabat. Celui-ci s'inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de développement du secteur au Maroc. En effet, ce programme, d'une durée de trois ans (de 2012 jusqu'à 2015) et d'un montant global de 4,3 millions de dollars, œuvrera pour le renforcement des capacités des institutions gouvernementales, des organisations non gouvernementales et des populations locales concernées en matière de conservation et de valorisation de la biodiversité, en augmentant la valeur ajoutée des PAM cueillies en milieu naturel. Programme à étendue internationale Cette démarche sera basée sur l'introduction de la certification internationale «Fair Wild», qui garantit l'accès à des marchés à forte valeur ajoutée et extrêmement demandeurs, mais aussi la conservation de la biodiversité et de la durabilité de la production, tout en assurant le retour d'une partie des bénéfices vers les populations locales. Parmi les marchés visés, vient en premier lieu le marché européen avec l'Allemagne, puis l'Amérique ou encore les pays asiatiques (Japon, Chine). «Le montant global d'un tel marché est estimé actuellement à 42 milliards de dollars, dont 10% concernent les plantes aromatiques et médicinales et c'est sur ce créneau que le Maroc mise», affirmait mardi Abdeladim Lhafi, Haut-commissaire aux Eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD). Que le secteur marocain soit un des plus riches au monde est le moins qu'on puisse dire. Ce dernier compte 4.200 espèces, dont 800 endémiques, parmi lesquelles près de 400 espèces sont reconnues pour leur usage médicinal et aromatique, ainsi que pour leur potentiel de développement, en particulier pour l'exportation. Cela dit, «il faut un savoir-faire ponctuel et technique en matière de qualité et de quantité, et c'est en ce sens que s'inscrit ce projet», a affirmé Ali Chafai Elalaoui, coordinateur national du projet. Ainsi, 2 unités régionales pour la chaîne de valeur (URCV) sont mises en place. Celle de l'Oriental et qui concernera Jerada, Talsint, Timahdit, avec notamment les nappes de romarins, puis la deuxième unité, qui comprend Chefchaouen et Ljoukak. Il est à noter que ce projet sera mené - en plus du HCEFLCD et du PNUD - par les ministères de l'Energie et de l'Agriculture, puis par les agences de l'Oriental et des provinces du Sud, en plus du financement du Fonds pour l'environnement mondial (FEM).