Il y a un an, le Festival national des arts populaires de Marrakech (FNAP) dévoilait une nouvelle stratégie, une nouvelle équipe (les membres du bureau de la Fondation des festivals de Marrakech (FFM) ont été nommés quelques mois auparavant), donnant le ton à une nouvelle ère. Cette année encore, les organisateurs du plus ancien festival au Maroc (créé en 1960 par le roi Mohammed V), continue sur cette même lancée. La programmation de cette 47e édition le prouve d'ailleurs. Présentée à la presse mercredi dernier, cette édition, prévue du 20 au 24 juin, se veut être une continuité de l'année précédente. «L'édition 2012 sera marquée par un nouveau souffle, tout en gardant la même vision que celle que notre bureau a mise en place et développée l'année dernière», explique le directeur du festival Mohamed Naït M'brek. Une programmation haute en couleurs Le ton sera donné dès le premier jour du festival. La célèbre parade, moment incontournable de rencontre des arts avec la population de Marrakech, nous fera voyager cette année sous le thème «La Caravane». Fruit du travail des différentes résidences artistiques, les installations et créations de plus de 600 artistes défileront sur 3km de la place du 16-Novembre à la place Jemaâ-el-Fna. Entre autres moments forts du FNAP, cette parade ne manquera pas de susciter la curiosité des Marocains et des étrangers. «C'est là que l'on se rend compte de la richesse du patrimoine marocain», souligne Naït M'brek. L'une des nouveautés de cette édition est la participation de 500 écoliers aux différentes activités du festival. «Nous avons mis en place un partenariat avec la délégation du ministère de l'Education nationale dont l'objectif est de sensibiliser les enfants à l'importance de notre patrimoine artistique», affirme le directeur du festival. Quant au mythique palais Badiï, investi depuis 1967 par cette manifestation, il accueillera tout au long du festival des soirées inédites animées notamment par Abidat R'ma, Ahidous Aïn Orma, Ahouach Imi-n-Tanout, Ahouach Ouarzazate, AhouachTissint, Aïssawa Assala, Dekka, Gnaoua et Guedra. Le village, le cœur battant du Fnap À l'instar de l'année dernière, un village entièrement dédié à cette fête artistique sera érigé dans les somptueux jardins de l'oliveraie Ghabat Chabab. Il sera composé de scènes intimes et populaires et de la grande scène qui abritera des concerts de grande ampleur. «Bien plus qu'un espace d'exposition, de culture et de musique, le village, durant cette édition, offrira une expérience encore plus ludique et divertissante», tient à préciser Naït M'brek. En plus des ateliers d'éveil musical, les activités de création et la sensibilisation aux traditions et au patrimoine artistique marocain, «la proximité avec le public est le mot d'ordre et l'interactivité est poussée encore plus loin à travers les différents environnements du village». Cette année, plusieurs espaces ont été aménagés au sein du village. Il s'agit notamment des espaces de démonstrations des métiers d'art qui fourniront au public l'occasion de se rappeler de nos arts populaires et des espaces jonchés d'ateliers d'éveil musical, culturel et artistique. Ces derniers permettront au public de découvrir le collectif d'éveil musical SOS Music (avec des ateliers de découverte des musiques traditionnelles, d'observations de la lutherie traditionnelle...) ainsi que celui du DC7 («Dir Chi 7aja», signifiant «Fais quelque chose») qui sera également présent. Réunissant plusieurs artistes et acteurs culturels de tous horizons, DC7 The UrbanLab propose de rendre hommage à notre culture tout en sensibilisant une génération plus jeune à prendre la relève. «Nous avons décidé cette année de mettre l'accent sur l'associatif. C'est pourquoi nous avons développé plusieurs activités allant dans ce sens», rappelle le directeur du FNAP. Un espace «Cinéma» et des espaces pédagogiques seront également aménagés au sein de ce village. Par ailleurs des expositions de produits du terroir sont prévues. Riche de son passé glorieux et de sa vison prometteuse (le Fnap se veut un vecteur incontestable de la culture et du tourisme national qui investit continuellement de nouveaux territoires de la ville ocre), le festival, dont le budget de l'année dernière s'élevait à 6 MDH, peine à trouver des sponsors capables de le soutenir. «Nous avons peu de sponsors... On a vraiment du mal à les trouver, sachant qu'il s'agit du plus ancien festival du Royaume, qui promeut des artistes et artisans marocains», déplore le responsable du festival. Toutefois, ce festival qui résiste depuis des années et qui aura lieu en même temps que le festival Gnaoua d'Essaouira, est décidé à aller de l'avant, malgré le peu de moyens. fatima-ezzahra saâdane