La contrefaçon, plus qu'un fléau, est devenue de nos jours un véritable business au niveau mondial. Selon le rapport de l'OCDE sur l'impact économique de la contrefaçon et du piratage publié en juin 2007, ce phénomène représente environ 10% du commerce mondial pour un volume estimé à près de 200 milliads USD par an. Pire, il n'épargne aucun domaine avec une ampleur sans précédent au niveau des médicaments et surtout, ces derniers temps, le secteur de l'informatique. L'Asie est la région par excellence de production et de consommation des produits contrefaits même si le Moyen-Orient se distingue sur le marché des voitures et l'Afrique celui des médicaments. Le Maroc n'est évidemment pas épargné par la contrefaçon qui touche particulièrement les marques, c'est-à-dire la violation de la propriété intellectuelle. Malgré ses répercussions économiques et environnementales, la contrefaçon ne cesse de s'étendre au niveau mondial, profitant à la fois de la faiblesse des moyens de lutte, le coût élevé des produits et services authentiques et l'ignorance des consommateurs. C'est pourquoi les autorités gouvernementales ont décidé de combattre ce business, appuyées en cela par le secteur privé qui en constitue la première victime. Selon le directeur général de l'Ompic, Adil Maliki, le Maroc peut se réjouir de disposer d'une législation nationale qui s'aligne sur les normes internationales en vigueur en matière de contrefaçon. En effet, outre un cadre juridique transparent soutenu par la loi 17-97 sur la propriété intellectuelle qui contient des procédures simplifiées et peu coûteuses, l'Etat a mis en place un mécanisme de prévention et un système d'information permanente à travers des institutions spécifiques (Ompic, administration des douanes, tribunaux de commerce) qui permettent de réduire les risques de contrefaçon. Cependant, a-t-il souligné, la contrefaçon est surtout un enjeu commercial et donc nécessite l'engagement des entreprises pour accompagner les pouvoirs publics. C'est pourquoi il a invité ces dernières à s'inscrire dans la dynamique nationale de protection industrielle et commerciale, car, a-t-il précisé, «pour qu'il y ait contrefaçon, il faut bien que les droits de propriété soient protégés». S'inscrivant dans le cadre de cette initiative qui mobilise secteur public et secteur privé portée par la création en avril 2008 du Comité national pour la propriété intellectuelle et l'anti-contrefaçon (CONPIAC), plusieurs entreprises, en majorité filiales de multinationales, se sont engagées dans cette alternative avec un accent particulier sur la sensibilisation des consommateurs. Ainsi, Microsoft Maroc a lancé depuis le 17 novembre dernier une vaste campagne, avec à la clé un road show dans 7 grandes villes marocaines pour informer le public des dangers de la contrefaçon. À son tour, la filiale du géant de l'informatique, HP Maroc, en partenariat avec l'Ompic, s'est lancée dans une vaste campagne de sensibilisation et de communication à l'endroit des acheteurs, considérée désormais comme l'arme secrète contre les contrefacteurs. Une table ronde a conjointement été animée en fin de semaine à Casablanca par les responsables de l'Ompic et le directeur Maroc de HP/IPG, Adnane Besri. À cette occasion, Adil Maliki a annoncé le prochain lancement d'une étude sur l'impact de la contrefaçon au Maroc.