C'est un bel hommage que les institutions culturelles marocaines, européennes et américaines rendent cette semaine au romancier américain à l'occasion du 100e anniversaire de sa naissance. Né le 30 décembre 1910 à New York, Bowles est décédé le 18 novembre 1999 à Tanger après y avoir vécu pendant 52 ans. Bowles avait visité Tanger et le Maroc pour la première fois en 1931 avant d'y retourner en 1932 et en 1933 et de revenir s'y installer au lendemain de la guerre en 1947. C'est là qu'il entreprit de rédiger son roman «The Sheltering Sky» (Un Thé au Sahara), qui sera publié à Londres, d'abord en 1949, puis à New York l'année suivante pour y occuper la tête de liste des best-sellers du prestigieux quotidien New York Times pendant 11 semaines en 1950. 36 ans plus tard, en 1986, le réalisateur italien Bernardo Bertolucci viendra à Tanger pour tourner son long-métrage inspiré du roman de Bowles, l'histoire d'un jeune couple américain fuyant l'Amérique de l'après-guerre pour l'Afrique du Nord à la recherche d'une sérénité perdue dans les troubles de la guerre. L'hommage à Bowles a démarré dès mercredi soir à Tanger avec la projection d'«Un Thé au Sahara». Il s'est poursuivi jeudi avec une table-ronde avec sa traductrice en langue française Claude-Nathalie Thomas et une exposition à l'Ecole américaine où Bowles a co-dirigé l'atelier de théâtre pendant 10 ans avec son ami et complice Joe McPhilipps, qui deviendra directeur de l'établissement. Le centenaire sera l'occasion pour le musée de l'ancienne légation américaine de Tanger d'inaugurer une aile spécialement dédiée à l'œuvre et à la vie de l'écrivain. Cela se passera ce vendredi 29 octobre à 14h30. Deux itinéraires littéraires et culturels sur Paul Bowles seront organisés aujourd'hui. Le premier itinéraire littéraire est intitulé «Les lieux mythiques de Paul Bowles», quant au deuxième, il tournera autour de la nouvelle «Paul Bowles Wing», à la Kasbah; suivi d'une exposition sur les musiques marocaines recueillies par Paul Bowles, ses livres, ses photos, à la Légation américaine. L'hôtel Continental accueillera des lectures publiques, débats et des expositions de photos prévues au musée de la Kasbah, au consulat de France, à l'Institut Cervantès et à la librairie Les Insolites, tandis que l'institut Cervantès reviendra sur «Bowles et l'Espagne» où l'Américain de Tanger avait également séjourné avec son épouse Jane. Le centenaire de Bowles s'achève dimanche à la Cinémathèque de la ville avec la projection du documentaire «Un Américain à Tanger» du réalisateur Mohamed Ulad Mohand. Il est à noter à cette occasion la réalisation de l'excellent site www.paulbowles.org. Enfin, avec Tanger, Boston, Séville, Lisbonne et Cologne ont organisé ou ont prévu d'organiser, cette année, des hommages à Paul Bowles. Jamal Amiar