L'une des figures emblématiques du Tanger beatnik des années 60, 70 et 80, l'Américain Paul Bowles, aurait eu 100 ans cette semaine. Né en 1910 à New York, Bowles est décédé en novembre 1999 à Tanger. Auteur de nombreux romans dont «Un thé au Sahara», qui a inspiré le film du réalisateur Bernardo Bertolucci, de nouvelles et de compositions musicales, Bowles a animé et personnifié un mouvement culturel qui fit de Tanger un centre important de la vie culturelle anglo-saxonne en dehors des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Avec son épouse Jane, ses amis William Burroughs, John Hopkins, Joe McPhillips, Mohamed Choukri, Mohamed Mrabet et le peintre marocain Ahmed Yacoubi, la bande à Bowles a contribué à donner à Tanger une forte image de bohème, d'art et de décadence. Institutions culturelles, librairies et services diplomatiques du Maroc, d'Espagne, de France et des Américains ont concocté un vaste programme de projections de films, de tables rondes et une exposition de photos signées des artistes Daniel Aron, Roland Beaufre, Philippe Lafond et de l'écrivain et diplomate Gérard Rondeau, entre le 27 et le 31 octobre. Le programme de ces 5 jours consacrés à Bowles est plus que chargé. Il y en a pour tous les goûts. Des films dès ce mercredi 27 à la Cinémathèque, un hommage à l'Ecole américaine Tanger où Bowles a co-dirigé les grandes pièces de théâtre de fin d'année pendant une décennie le jeudi , l'inauguration le lendemain de la nouvelle aile Paul Bowles au musée de la Légation américaine près du port, «Bowles et l'Espagne» et vernissage d'une exposition de photos à la librairie «Les Insolites» le samedi 30 et projection du film «Un Américain à Tanger» par Mohand Ulad le dimanche 31 octobre. De la musique de Bowles sera également jouée, et des chansons qu'il a écrites, interprétées. Avec Tanger, Boston, Cologne, Malaga et Lisbonne rendent également hommage à l'auteur américain cette année. Il est à noter qu'un excellent site web lui est désormais consacré «www.paulbowles.org».