«2011 a été une année spéciale», avance d'emblée Mohamed Ali Ghannam, directeur général de la Compagnie Générale Immobilière (CGI), à l'occasion de la présentation des résultats annuels du groupe. «L'année a été marquée par un renforcement des effectifs notamment au niveau du pôle commercial et marketing», plaide-t-il pour signifier l'orientation qu'il a insufflée depuis sa prise de fonction en 2010. L'exercice 2011 est donc le premier qui lui permet d'exposer pleinement ses résultats. Ceux-ci font ressortir des performances plus qu'honorables au niveau du chiffre d'affaires, tant social que consolidé. Ils se fixent respectivement à 2,4 et 2,7 MMDH en progression de 27 et 20%. Même constat pour le résultat net social qui gagne 14% pour atteindre 438 MDH. À contrario, le résultat net part du groupe (RNPG) ressort à 376 MDH, soit une baisse de 4% par rapport à l'exercice précédent. Cette baisse du RNPG est expliquée du côté de la CGI «par le fait que les filiales du groupe sont encore en phase d'investissement». Pour preuve, «les investissements consolidés du groupe se sont appréciés de 61% sur l'année 2011, totalisant la somme de 3,5 MMDH», étaye Ghannam. «Il y a aussi beaucoup d'opérations inter-groupe notamment en ce qui concerne la maîtrise d'ouvrage», précise-t-il. Le milliard de la Marina Le directeur général de la CGI a aussi abordé la rentabilité future des filiales dont deux pourraient contribuer de manière significative dans les réalisations du groupe, dès 2012. Il s'agit bien évidemment d'Al Manar, en charge du projet de la Marina de Casablanca et de Dyar Al Mansour, filiale spécialisée dans le logement économique et social. Ghannam annonce même une contribution d'Al Manar de près d'un milliard de dirhams et de Dyar El Mansour pour près de 100 MDH, au titre de l'exercice 2012. «Cela devrait aller crescendo dans les prochaines années. La CGI et ses filiales ont sécurisé un chiffre d'affaires potentiel de 10 MMDH, matérialisé entièrement par des promesses fermes de ventes». Un montant qui serait donc à répartir sur les chiffres d'affaires de la compagnie durant les prochaines années. En attendant, le top management se targue d'«un bilan équilibré avec un gearing de 50%» et rappelle la confiance dont jouit la compagnie chez les établissements financiers de la place, qui lui permettent «de lever des financements facilement». La signature CGI lui a d'ailleurs permis de lever près de 800 MDH en 2011. Par ailleurs, l'autre chantier qui tient à cœur le Dg de la compagnie a trait à l'optimisation des coûts. «En 2011, nous avons baissé nos coûts de près de 15%», lance-t-il. Une bonne performance, fruit d'un plan instauré dès 2010, en même temps que le chantier de la qualité. CGI ne construit donc plus trop cher tout en maintenant le cap de la qualité. Au niveau des segments de marché, Ghannam estime que «le luxe continue de bien se comporter à Rabat et Casablanca». Il en veut pour preuve les compromis de ventes enregistrés en 2011. Toutefois, sur ce segment, le diagnostic est loin d'être le même pour les villes de Tanger, Marrakech ou encore Fès. «Dans ces villes, il s'agit le plus souvent de logements secondaires destinés aux étrangers», explique le DG avant de concéder que de ce côté là, l'électrocardiogramme est plat. Au final, cela contribue significativement à l'appréciation des stocks du groupe. Ceux-ci se fixent à près de 1,3 MMDH. Aussi, le top management s'empresse de rassurer : «54% de ce stock est sécurisé», invoquant l'arrêt des comptes de l'exercice au 31 décembre. En outre, en ce qui concerne l'activité du logement économique et social, pas question pour la CGI de fuir sa nouvelle orientation en la matière. «Notre ambition est de devenir un acteur majeur du logement social», explique Ghannam. «Dans 2 à 3 ans, ce segment représentera le tiers de notre chiffre d'affaires», projette le responsable. Le top management se veut donc confiant dans ses projections et élude toute crainte concurrentielle sur ce segment en rappelant le déficit du royaume en logement estimé à plus d'un million d'unités. La compagnie entend participer à cet effort à hauteur de 100.000 logement d'ici 2020. En attendant, l'année 2011 aura représenté pour CGI une période d'inflexion qui aura vu la compagnie commercialiser les projets annoncés lors de l'introduction en bourse en 2008. La qualité, chantier prioritaire «La qualité est l'un des chantiers en cours les plus importants pour la CGI», explique Mohamed Ali Ghannam en défendant les efforts consentis par ses équipes sur ce registre durant l'année 2011. Il faut signaler à ce titre que la compagnie est d'ores et déjà certifiée ISO 9001 et qu'elle vise actuellement l'obtention de la norme Haute Qualité Environnementale (NF-HQE). Pour ce faire, la CGI et ses filiales intègrent cette démarche. Cependant, Taieb Naciri, directeur général de Dyar Al Mansour, regrette : «Il n'y a pas de normes environnementales claires au Maroc», avant d'expliquer : «En l'absence de ces normes, nous pouvons prendre par exemple l'isolation des balcons, que nous sommes seuls au Maroc à pratiquer au niveau du logement économique».