Après un exercice 2009 prospère, spécialement boosté par la commercialisation du projet Al Manar, celui de 2010 a été plutôt calme pour la filiale immobilière de la Caisse de dépôts et de gestion (CDG). En effet, la CGI a enregistré un chiffre d'affaires consolidé en baisse de 2% à 2,2 milliards de DH, d'où des bénéfices en baisse de 10,8% par rapport à 2009. «Ces résultats s'expliquent par la non-contribution de la filiale Al Manar (Ndlr : porteuse du projet de la Marina de Casablanca) au chiffre d'affaire de 2010, étant donné que le plus gros des transactions de la filiale s'est fait en 2009», explique Mohamed Ali Ghannam, directeur général de la CGI, lors du point de presse tenu le 1er avril 2011 à Casablanca. Rappelons que Al Manar a réalisé un chiffre d'affaires d'une valeur de 765 millions de DH un an auparavant, grâce notamment à la commercialisation de terrains pour les parties consacrées aux hôtels, centres commerciaux, supermarchés et autres bureaux. Après un lancement en 2006, la CGI a démarré la construction de la Marina de Casablanca en 2009 et les premières livraisons sont prévues pour fin 2014. Si l'apport d'Al Manar reste moindre en 2010, Ghannam et son équipe prévoient une forte reprise à partir de 2012, avec un chiffre d'affaires avoisinant les 7 milliards de DH entre 2012 et 2014. Activité sociale en progression En dehors de cette contre performance marquant les comptes consolidés, l'évaluation des principaux indicateurs financiers enregistrés par la CGI fait ressortir une certaine tendance haussière. «Cette tendance est tout à fait conforme aux objectifs prédéfinis par la CGI avec un chiffre d'affaires social en appréciation de 21% et un résultat d'exploitation de +9%», indique le directeur général. D'un autre côté, le résultat net part du groupe a enregistré une baisse de près de 10%, passant ainsi de 434 millions de dirhams en 2009 à 390 MDH en 2010. Toujours d'après Ghannam, ce résultat a été porté essentiellement par l'activité CGI en propre. Cette dernière enregistre une progression annuelle respective de 21 et 5%. Les filiales, pour leur part, devraient monter progressivement en puissance à l'horizon 2012-2013. Le résultat d'exploitation connaît quant à lui, depuis 2008, une évolution annuelle moyenne de + 12 %. Il dégage une marge d'exploitation qui s'élève à 467 MDH en 2010, soit + 24% par rapport à 2009 (430 MDH). S'agissant du chiffre d'affaires de la CGI, il s'élève à 1,940 MDH contre 1,607 MDH en 2009. Perspectives Forte de son expertise, la filiale de la CDG, qui a fêté ses 50 ans de réalisations en 2010, affiche de belles ambitions pour l'avenir. Après l'entrée de RMA al Watanya dans le capital de la CGI à hauteur de 8% et le succès de la première opération d'emprunt obligatoire pour une levée de 1,5 milliard DH, le conseil d'administration de la CGI soumettra à l'approbation de la prochaine assemblée générale des actionnaires le versement d'un dividende courant de 18 DH par action au titre de l'exercice 2010. En perspective, «la CGI compte s'adapter aux nouvelles orientations du marché en se focalisant plus sur le segment du logement social», annonce Momahed Ali Ghannam. S'alignant sur la nouvelle tendance du marché, la CGI participera à cette large opération palliative d'un déficit en logement social estimé à plus d'un million d'unités. Ainsi, la CGI annonce la construction de 13.000 unités à fin 2011. D'après Tayeb Naciri, directeur du pôle Dyar Mansour, la filiale proposera 45.000 logements à fin 2014. «Si le groupe est resté longtemps absent sur le secteur du logement social, nous nous sommes rattrapés à partir de 2010 avec Dyar Al Mansour. Depuis, nous investissons le marché avec une puissance régulière tout en assurant nos bases», explique Naciri. La compagnie compte ainsi investir 29 milliards de DH d'ici 2014. Par ailleurs, elle prévoit des bénéfices de plus d'1 milliard de DH à partir de 2013. Toujours côté perspectives, le groupe prévoit dans son plan moyen terme 2010-2014, un point d'inflexion important à partir de 2011. Ce dernier est dû à la livraison de grands projets immobiliers tels que Casa Green Town, Badès (Al Hoceima), Al Massira (Fnideq) et Villas d'Eole (Skhirat). S'ajoute à cela le lancement de nouveaux chantiers structurants, notamment à Rabat et à Casablanca, sur le site de l'ancien aéroport d'Anfa. Sans oublier le projet vert Al Boustane qui s'étend sur 260 ha. D'après ses responsables, la CGI contribuera en force à la stratégie de l'Etat concernant la résorption du déficit en logement principal. Son moyen ? La filiale Dyar Al Mansour dont l'objectif est de réaliser 100.000 logements à l'horizon 2020. Le segment du moyen standing attire également la CGI, qui compte renforcer ses investissements et élargir son offre à ce niveau. Confiante, la compagnie immobilière annonce que plus des deux tiers du chiffre d'affaires potentiel sur son activité propre sont déjà sécurisés par des promesses de ventes. Ces dernières représentent un volume de 7,7 milliards DH à fin 2010. Ces performances commerciales devraient se concrétiser par des livraisons significatives à partir de 2011.