Le Maroc se dote d'un programme spécialement dédié aux métiers verts. Le ministère de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'environnement et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) s'apprêtent à lancer ce nouveau programme pour l'employabilité des jeunes, baptisé «Yes Green Maroc». Une convention vient d'être signée dans ce sens entre les deux organismes, en présence de l'ambassadeur du Japon, en fin de semaine écoulée. Concrètement, il s'agit là d'un programme financé par le gouvernement du Japon, à hauteur d'un million de dollars, et qui a pour objectif de «de stimuler l'emploi et l'entrepreneuriat vert chez les jeunes, en particulier dans les régions et les groupes les plus vulnérables», explique-t-on auprès du ministère de tutelle. Ce projet développera donc une stratégie des métiers verts axée sur la demande du secteur et visant autant les jeunes bénéficiaires que les acteurs clés, en termes de création d'emplois. Il faut dire que c'est un projet qui tombe à point nommé pour accompagner la stratégie de promotion de l'employabilité, l'une des priorités du gouvernement, mais aussi pour favoriser l'avancement de la stratégie énergétique nationale, laquelle devrait nécessiter la disponibilité d'une main d'œuvre spécialisée dans le développement durable. De plus, ce programme, qui devrait se réaliser sur les douze prochains mois, entre dans le cadre des moyens mis en place pour développer la Charte pour l'environnement. Mobilisation Dans la pratique, celui-ci prévoit la mise en place d'une stratégie générée et développée par les principaux partenaires, ainsi qu'un plan national de formation professionnelle pour les secteurs ciblés. «À long terme, une stratégie d'emplois verts sera suivie et développée par les principaux partenaires pour assurer la durabilité de la démarche du projet», ajoute-t-on auprès du département de Fouad Douiri. Le projet de stratégie nationale prévoit donc des mécanismes favorisant l'emploi et l'entrepreneuriat pour les jeunes marocains dans les métiers verts. Cette stratégie nationale devrait permettre d'identifier les meilleures opportunités d'emplois, tout en visant les populations les plus vulnérables et les secteurs à forte employabilité. Plusieurs organismes seront donc concernés par le projet, notamment les ministères de la Jeunesse et des sports, de l'Emploi et de la formation professionnelle, des Finances, du Tourisme ainsi que les Agences de développement régionales, les CRI, la CGEM et l'ANPME. Sur le terrain... Pour commencer, 500 jeunes devraient bénéficier de cinq formations thématiques dispensées par une cinquantaine de formateurs. De plus, Yes Green prévoit la mise à disposition des jeunes de mécanismes de financement et l'entrée dans le circuit du financement d'une centaine de projets, tout en veillant sur la parité genre et l'attention portée aux jeunes les plus défavorisés. Sur un autre registre, il faut souligner que Yes Green vient donner un sérieux coup de pouce à la stratégie ministérielle visant à assurer les besoins de la stratégie énergétique nationale, en matière de compétences. Il existe en effet au sein du département de tutelle, un projet échelonné en quatre axes principaux, lequel vient se joindre à l'apport que devrait générer le programme onusien lancé vendredi dernier. Il s'agit de la mise à niveau des infrastructures de formation entamée en 2011, laquelle devrait s'étendre jusqu'en 2015, en créant quatre centres de formation de référence dans les régions de Tanger, Oujda, Ouarzazate et Laayoune. Parallèlement, le plan d'action du ministère prévoit l'élaboration de programmes de formation en énergies renouvelables au niveau de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle. Ce dernier axe se concrétisera grâce à l'implication de l'OFPPT. L'équipement des établissements d'enseignement et de formation, l'implantation de programmes adaptés et nouvellement élaborés sont les autres axes inscrits dans l'agenda du ministère. Ceci, en plus du programme Yes Green, devrait permettre d'assurer les besoins en compétences recensés à hauteur de 7.500 emplois dans l'éolien, liés aux installations annuelles et à leur exploitation, d'ici à l'horizon 2020. Au niveau du solaire, ce sont plus de 12.200 postes qui devraient être créés, tandis que dans la biomasse les chiffres prévisionnels annoncent un besoin pour 3.800 postes. C'est dire l'importance de la filière green qui nécessite le dynamisme du volet de la formation et auquel devrait contribuer le Yes Green Maroc.