Tanger et les amateurs de musique ne parlent que d'eux depuis quelques jours, mais eux, ce ne sont pas deux ou trois groupes ou musiciens, il s'agit de tout le monde. Tanjazz a ainsi clôturé en beauté ces quelques jours de fête. Il y a eu le pianiste Monty Alexander vendredi et le spectacle en hommage à Ray Charles samedi, mais la Suédoise Sofi Hellborg et les Bruxellois de Afro Yambi Jazz n'étaient pas du tout en reste. En outre, l'ensemble franco-cubain Ruben Paz, les Bidaouis de Kazako, le saxophoniste Daniel présent depuis 10 ans, du trio marseillais Enzo ou l'ensemble Ted Baxter faisaient également partie de la fête. C'est pour cette qualité musicale également programmée sur une courte durée que certaines personnalités comme Marc Richli et son épouse viennent d'aussi loin qu'Abou Dhabi pour Tanjazz. Ancien cadre d'Amendis à Tanger en poste dans la région du Golfe depuis 4 ans, Marc Richli revient «pour Tanger et Tanjazz, pour retrouver ses amis aussi». «Cette ambiance me permet de retrouver tout ce que j'aime ici», indique-t-il. Comme prévu, la 11e édition de Tanjazz a fait le plein. Du monde dès mercredi 22 septembre à 20h30 et un peu moins après minuit, un peu plus d'amateurs jeudi soir et encore un peu plus jusqu'au-delà d'une heure du matin et beaucoup de monde déjà vendredi et presque «trop» de monde samedi soir. Avec ses scènes BMCI et Renault au palais Moulay Hafid, ses cafés «spécialisés» en swing ou en jazz manouche, Tanjazz a de nouveau attiré beaucoup de monde. Les craintes de financement de Tanjazz, réelles jusqu'à la veille de l'été, n'ont pas fait long feu, grâce à l'arrivée de Renault qui signe et confirme son engagement. Les enfants séduits L'une des bonnes idées de l'édition Tanjazz 2010 a été de réserver le créneau de l'après-midi du dimanche aux enfants. Succès garanti ! À tel point qu'un enfant interviewé par une chaîne de télévision réclamera «des concerts pour les enfants sans les parents !». Les parents qui avaient fait la fête les soirées précédentes en laissant leurs chers bambins avec les nounous et les mamies à domicile ont joué le jeu, ainsi que Véolia qui s'est chargé de transporter plusieurs groupes d'écoliers pour la circonstance. Les futurs spectateurs de Tanjazz dans 5, 10 ou 15 ans. Dans un entretien accordé aux Echos quotidien à quelques heures de la clôture du festival dimanche soir, son président Philippe Lorin s'est dit satisfait du choix de «la nouvelle date de septembre et de l'affluence, égale à celle de l'an dernier, à 5% près». Sur les difficultés budgétaires de cette année, Lorin estime que c'est «le budget maîtrisé qui permet de passer les années difficiles». Tanjazz coûte moins de 4 MDH. Tanjazz, au terme de sa 11e édition, ce sont 3.500 repas servis pendant 5 jours, des animations dans les hôtels et sur les places publiques et des centaines de visiteurs du Maroc et d'Europe, le temps d'un week-end ou plus. Etonnant ? Non. Philippe Lorin le confesse : «Il n'y a pas un jour dans l'année où je ne pense pas à comment améliorer Tanjazz. Les gens viennent et on veut qu'ils repartent contents. Dans les coulisses, il y a beaucoup de travail et de bénévoles».