L'activité touristique tourne toujours au ralenti à Agadir. Le volume des arrivées et des nuitées a régressé pour le 2e mois consécutif à fin février dernier, pour se situer à 11,63% en termes d'arrivées et 17,6% en nuitées. Cette diminution s'ajoute ainsi à celle enregistrée durant l'année écoulée et fait planer la menace d'une crise sans précédent à Agadir. Selon les dernières statistiques officielles publiées, les flux touristiques qui ont visité la destination, au mois de février, ont reculé de 58.263 à 51.485 touristes en 2012, perdant 6.778 touristes. La même tendance a été enregistrée en termes de nuitées. Ces dernières ont diminué, à leur tour de 339.383 en février 2011 à 279.535 en 2012, soit une baisse de 59.848 nuitées, laquelle s'est répercutée sur la durée moyenne de séjour. Les touristes restent, en effet, moins longtemps à Agadir. En témoigne la régression de cette durée moyenne de séjour de 5,83 en février 2011 à 5,43 en 2012. En détail, il ressort des chiffres fournis par les établissements d'hébergement classés d'Agadir que cette baisse a touché la majorité des marchés émetteurs. Respectivement, ce sont les flux italiens qui ont accusé la baisse la plus importante, avec 76,45 en arrivées et 79,19 en nuitées. Le nombre des italiens a chuté et la part relative de ce marché s'est fortement réduite après la fermeture du club de vacances «Valtur». Le même constat a été enregistré pour le marché russe qui a régressé de 34,97 % en arrivées et de 29,16 % en nuitées, suivi du marché français, (27,12% en arrivées et 46,11% en nuitées) et des ressortissants polonais, allemands, belges et britanniques. Par contre, les marchés saoudien et national ont affiché une augmentation. Pour sa part, le taux d'occupation des hôtels classés a reculé de 56,68% en février 2011 pour se situer à 46,40 % durant l'année 2012, perdant de ce fait 18,14 points. Par ailleurs et malgré ce contexte de crise, le mois de mars promet son lot d'amélioration de la capacité réceptive à Agadir. Le groupe Accor vient de lancer son second Sofitel Thalassa Sea & Spa d'une superficie de 7 ha. Cette nouvelle unité permettra de diversifier l'offre touristique à Agadir et de renforcer l'hébergement en front de mer. Elle comprend 173 chambres incluant 48 suites et 2 suites Opéra, d'une capacité réceptive estimée à 420 lits. S'agissant du montant d'investissement, il est estimé à 450 MDH. Du côté des ressources humaines, l'hôtel a généré plus de 200 emplois directs. Il est muni d'un institut de thalassothérapie d'une superficie de 2.000 m2 composé de 16 cabines. La chaîne espagnole «Rui» et le groupe «Tikida» consolideront aussi leur présence dans la destination à travers l'ouverture de l'hôtel «Riu Tikida Palace» à la fin de ce mois. Les travaux vont bon train pour cette unité, dont le coût d'investissement est d'environ 680 MDH. À l'instar des unités d'hébergement appartenant à la chaîne espagnole RUI, le nouvel établissement proposera la formule d'hébergement «All inclusive» et disposera de 440 chambres. Secrets d'une crise Selon les professionnels, la crise s'explique par des facteurs exogènes, mais aussi endogènes. Il s'agit avant tout des incidents qui ont secoué le Maroc, mais également de la prédominance des destinations concurrentes, de leur agressivité promotionnelle sur le marché, en plus de la crise en Europe. À cela, il faut ajouter la promotion de la ville en tant que destination d'été, alors que nous sommes en hiver, ainsi que la suppression d'environ 15 lignes aériennes, creusant ainsi le déficit d'arrivées et favorisant l'isolement de la station sur les marchés. D'autres faiblesses sont également citées, parmi lesquelles l'insuffisance de la communication, le manque de lieux d'animation et d'accueil. Dans ce sens, les trois kiosques d'informations dernièrement édifiés à Agadir, pour mettre à la disposition des touristes les renseignements sur l'hébergement, la documentation et le calendrier des activités, sont toujours fermés. Sont en cause des problèmes liés aux ressources humaines.