Le projet de loi de finances 2012 ne pourra être prêt que fin avril. Que ce soit du côté de la majorité ou de l'opposition, l'avis est presque le même, en dépit d'une divergence sur les motifs à trouver concernant la lenteur constatée pour la préparation du budget. «C'est une session d'automne qui a été celle des attentes, souligne Abdellatif Wahbi, président du groupe du PAM au Parlement. «Le gouvernement a pris en effet énormément de temps, d'abord pour se former, ensuite pour préparer son programme et enfin pour élaborer le budget 2012. Au bout du compte, nous n'avons travaillé que durant le quart de la session», conclut le président du 2e parti de l'opposition, qui préside la commissions des infrastructures, de l'Energie et des mines au sein de la première Chambre. Du côté de la majorité dans l'hémicycle, la lenteur est plutôt expliquée par «la nature de la période fondatrice que le Parlement vient de passer, souligne Mohamed Moubdiî, président du groupe MP. Le Parlement a pu malgré la pression mettre en place tous ses structures, pour être prêt durant la session extraordinaire. Nous préférons plutôt parler de ce qui nous attend durant la période à venir, où il faudra adopter les lois électorales des collectivités locales et des élections professionnelles qui se dérouleront cette année». Le plan législatif du gouvernement ainsi que le révision d'une vingtaine de projets de loi qui ont été retirés du Parlement ne va pas du tout ménager l'instance présidée par Karim Ghellab, qui a insisté afin que les commissions puissent se réunir durant l'intervalle qui sépare de la session extraordinaire, attendue pour la deuxième semaine du mois de mars. Les partis de la majorité parlementaire qui se trouvent à la tête de 4 commissions devront discuter le projet de loi de finances, avant d'écouter l'exposé de Baraka. La session extraordinaire ne changera pas la procédure d'examen du projet du budget, qui est toujours celle de l'ancienne loi organique des finances. Le budget, qui ne pourra être prêt que fin avril, devra tenir compte des 4 mois de retard, afin de ne pas toucher au principe de l'annualité de la loi de finances, qui est une exigence constitutionnelle. Sur ce point, plusieurs composantes de la majorité parlementaire veulent éviter les risques liés à l'exécution du budget durant cette année où le gouvernement sera amené à accélérer la cadence de ses dépenses, notamment pour la partie des investissements publics. Pour éviter de confondre vitesse et précipitation, les parlementaires comptent sur les nouvelles dispositions du règlement intérieur, qui ont haussé le nombre des commissions permanentes chargées de voter les budgets sectoriels. La commission des finances présidée par Said Khairoune du PJD, sera la première à ouvrir le bal des discussions sur le projet du budget. Les départements ministériels ont pour pour la plupart achevé la finalisation de leur budget.