●La filiale d'Ynna Holding aurait la Société des sels de Mohammédia (SSM) dans son collimateur ●La SSM aiguiserait déjà les appétits de plusieurs autres opérateurs, étrangers et marocains L'information, loin d'être fade, circule dans les milieux financiers. La SNEP serait l'un des soupirants potentiels à accéder au tour de table de la Société des sels de Mohammédia (SSM). L'idée n'est pour l'instant émise que sous forme d'une hypothèse par bon nombre d'observateurs de la place boursière casablancaise, mais tout tendrait à en faire une réalité. On le sait déjà, la SSM est dans la liste des entreprises publiques dont le capital devrait être ouvert à des participations privées au courant de cette année. Cette dernière structure, en plus de son activité exportatrice de sel gemme destiné au déneigement en Europe, écoule également une partie de sa production annuelle sur le marché local à destination de l'industrie chimique et agroalimentaire. La SNEP, la filiale pétrochimique du groupe Ynna Holding, est ainsi l'un des grands clients locaux de cette filiale de l'Office national des hydrocarbures du Maroc (Onhym). D'après les analystes de BMCE Capital Bourse, la SNEP pourrait ainsi envisager une opération de prise de participation majeure dans la SSM, afin de sécuriser son approvisionnement en sel gemme. Il s'agirait plus précisément de contrôler le canal du PVC, le sel étant un intrant stratégique. Ce composant entre, entre autres, dans la fabrication de chlore et d'eau de javel que la SNEP produit également. Une opération qui s'inscrirait dans la mise en œuvre de la stratégie du groupe, visant une intégration de ses activités aussi bien en amont qu'en aval. L'enjeu est donc de taille pour la SNEP et celle-ci ne serait d'ailleurs pas la seule à s'en apercevoir. Enjeux importants En effet, selon une source très fiable de la SSM, plusieurs entreprises, marocaines et étrangères, auraient déjà commencé à manifester leur intérêt pour s'offrir la filiale de l'Onhym. Toutefois, la même source s'empresse de préciser que «rien n'est encore décidé pour l'instant», avant de nous renvoyer vers Attijari Finances Corp, la banque d'affaires de l'enseigne financière marocaine éponyme qui s'occupe du dossier. La SSM détient un monopole absolu sur la filière de l'exploitation du sel gemme, dont le gisement, s'étalant géographiquement entre les localités de Mohammédia et de Berrechid, est estimé à 4 milliards de tonnes. La privatisation de cette société devrait aussi conduire à l'ouverture de ce secteur monopolisé par l'Etat depuis 1974 et à l'arrivée - peut-être - de nouveaux opérateurs. 2010 a été une année de récolte record de cette ressource avec 540.000 tonnes de sels extraits, dont 120.000 ont été écoulées sur le marché local au profit notamment des industries chimiques. La SSM devrait doubler sa production sur les trois prochaines années, avec un objectif déjà fixé au million de tonnes à l'horizon 2014.