Le Secrétaire perpétuel de l'Académie du royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, a reçu, jeudi à Paris, le Grand Prix de la francophonie de l'Académie française. Une grande consécration pour l'intellectuel marocain, puisque ce prix est la plus haute distinction des 64 prix et médailles qui composent le palmarès 2019 de l'Académie française dévoilé le 20 juin dernier. Le prix a été remis à Lahjomri, lors d'une séance publique solennelle, sous la coupole de l'Institut de France, présidée par Hélène Carrère d'Encausse, Secrétaire perpétuelle de l'Académie française, aux côtés d'Alain Finkielkraut et Florence Delay, membres de l'Académie française. A travers ce Grand prix de la Francophonie, l'Académie française rend hommage à Abdeljalil Lahjomri pour son engagement en faveur du rayonnement de la langue française, a indiqué Florence Delay, en présentant les noms des 64 récipiendaires du palmarès 2019 de l'Académie Française. «Le Grand Prix de la Francophonie couronne l'œuvre d'une personnalité qui dans son pays ou à l'échelle internationale a contribué de façon éminente au maintien et à l'illustration de la langue française. (…), depuis sa thèse de doctorat de IIIe cycle, L'Image du Maroc dans la littérature française de Loti à Montherlant, soutenue en 1970 à l'université de Paris X-Nanterre, Abdeljalil Lahjomri n'a cessé de contribuer au rayonnement de notre langue. Il a créé un Département de langue et littérature françaises à l'université de Rabat, puis à celle de Fès, et lorsqu'il dirigea l'Ecole normale supérieure de Rabat puis le Collège royal, vivier des futures élites marocaines, il œuvra pour que le français s'y impose, tout en veillant à ce qu'il soit enseigné dans les établissements les plus traditionnellement arabisants », a-t-elle souligné. Dans une déclaration à la MAP, Lahjomri a affirmé « dédier ce Prix à l'Académie du royaume du Maroc, puisque le protecteur de cette prestigieuse institution est Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui lui a donné un renouveau, un éclat et un rayonnement extrêmement important par toutes Ses orientations et Ses instructions». «Ce prix est donc dédié à l'Académie du royaume du Maroc et non pas à ma modeste personne », a indiqué Lahjomri, qui a souhaité le dédier aussi à « tous les instituteurs, tous les professeurs, tous les doyens et tous les recteurs d'université qui travaillent actuellement dans le cadre de la réforme de l'enseignement qui serait une réforme importante dans le cadre de la modernisation de notre pays ». En juin dernier, aussitôt le prix annoncé, le souverain avait exprimé ses chaleureuses félicitations au Secrétaire perpétuel de l'Académie du royaume du Maroc pour « cette distinction scientifique internationale méritée. « L'attribution de ce prestigieux Prix à M. Lahjomri constitue une reconnaissance par cette institution française authentique des œuvres et recherches de grande valeur qu'il a accomplies, ainsi que de ses efforts reconnus à la tête de l'Académie du Royaume du Maroc visant à consacrer les valeurs de dialogue, de rapprochement et d'entente entre les cultures et les civilisations », avait alors affirmé le Souverain dans un message. L'Académie française, qui regroupe 40 membres élus à vie, d'où leur noms d'immortels, est l'institution gardienne de la langue française et de la mise à jour de son dictionnaire. Elle est composée notamment de poètes, romanciers, hommes de théâtre, philosophes, hommes de science, hommes d'Etat, qui ont « tous illustré particulièrement la langue française ». La cérémonie de remise des prix de l'Académie française, considéré comme l'un des moments forts de la rentrée intellectuelle dans l'hexagone mais aussi à l'international, a été marquée par deux discours solennels, une tradition consacrée au sein de cette prestigieuse institution : Le premier sur l'état de la langue française, lu par la Secrétaire perpétuelle de l'Académie française. Le second sur la vertu, est revenu au directeur de la séance publique Alain Finkielkraut.