Les travaux de recherche concernant ces deux technologies de rupture sont actuellement très avancés. Leur exploitation industrielle ne va pas tarder. Les détails. Les technologies de rupture commenceront très bientôt à être exploitées au sein du groupe OCP, qui place l'économie circulaire au cœur de sa nouvelle stratégie de développement (1)! Pour démarrer, sur les 400 projets de recherche actuellement dans le pipe, deux cas révolutionnaires ont été révélés en exclusivité aux Inspirations ECO par Rachid Boulif, directeur de recherche et co-Chair du Symphos. Cela s'est passé dans les coulisses de la 5e édition du Symposium international sur l'innovation et la technologie dans l'industrie des phosphates, qui se poursuit encore aujourd'hui à l'Université Mohammed VI Polytechnique de Benguerir (UM6P) sur le thème «L'innovation et les technologies de rupture pour une industrie du phosphate durable». Déchets de phosphates transformés en papier Le premier porte sur la transformation des rejets des minerais de phosphate en papier. Oui, vous ne rêvez pas, les déchets de phosphates permettent de produire du papier! L'OCP sera donc très prochainement un producteur et exportateur mondial de papier. Le procédé hautement écologique et rentable, qui devrait être utilisé en lieu et place des milliers d'arbres abattus dans le monde pour produire du papier, en serait effectivement à un stade avancé. Selon Rachid Boulif, qui a préféré ne pas détailler le procédé scientifique utilisé, «l'OCP s'est inspiré de la Chine où des usines ont déjà commencé à produire du papier à partir de la pierre. C'est donc en collaboration avec des laboratoires partenaires, spécialement chinois, que nous avons compris comment transformer les rejets des minerais de phosphate en papier. Les essais en laboratoires que nous avons effectués sont prometteurs et nous pensons qu'à court terme, ces recherches seront affinées et définitivement validées pour aller en phase d'industrialisation». Par court terme, Boulif pense à deux à trois années pour exploiter cette première technologie de rupture très prometteuse pour l'office et le Maroc. «Le temps de la finalisation de la recherche ainsi que celui que les managers vont devoir prendre pour penser au montage à mettre en place afin de construire les usines», déclare-t-il. En tous cas, les travaux de recherche pour l'élaboration définitive de la solution en laboratoire sont presque achevés. Ensuite, il faudra mener les études d'ingénierie et de management du projet pour le faire aboutir. Rendez-vous est donc pris pour la prochaine édition du Symphos, prévue en 2021, pour en savoir plus sur l'état d'avancement de ce projet. De l'acide phosphorique au fluor L'autre technologie de rupture également très intéressante, qui sera très prochainement exploitée par le Groupe OCP, est celle portant sur la production de fluor à partir de l'acide phosphorique transformé en acide fluorosilicique. Selon Rachid Boulif, «la transformation de l'acide phosphorique permet de créer de la fluorine qui est la base de l'industrie du fluor. Aujourd'hui, les gisements miniers de la fluorine commencent à régresser et d'ici quelques décennies, ils seront complètement épuisés». Autrement dit, le phosphate propose une alternative à l'industrie du fluor. Et là, c'est un autre exemple de zéro rejet dans lequel le Groupe OCP est très avancé. À signaler que ces projets de rupture -dont certains sont encore en phase de recherche dans les laboratoires, d'autres en stade pilote et d'autres prêts à être mis en exploitation- font partie du «Programme économie circulaire» de l'OCP. Lancé il y a un peu plus d'un an, ce nouvel élan qui est donné à l'engagement environnemental du Groupe OCP vise à faire monter d'un cran ses objectifs de développement durable et de consolidation de son à travers zéro consommation d'eau conventionnelle, 100% d'électricité propre, la réhabilitation des mines au profit des communautés, la maîtrise des émissions et la gestion des effluents, la maximisation de la valorisation du phosphate à faible teneur, l'implémentation d'une agriculture «intelligente», etc.