Le fournisseur de rames des tramways et TGV marocains annonce une nouvelle stratégie. À la clé, l'ambition de poursuivre le développement du ferroviaire tout en misant sur le câblage. L'entreprise spécialisée dans le secteur du transport, principalement ferroviaire (trains, tramways et métros), a dévoilé à Casablanca sa nouvelle stratégie dans la région Middle East and Africa (MEA) et son nouveau positionnement au Maroc. Ainsi, la filiale marocaine du géant français Alstom mise sur le développement du câblage. Ceci sera possible à travers Cabliance, premier câbleur ferroviaire autonome industriel du pays. Cette entreprise a été créée en 2011, et est spécialisée dans les faisceaux et armoires électriques pour le marché ferroviaire. Rachetée en 2016 par Alstom, elle compte pas moins de 420 collaborateurs et une vingtaine de projets dans le monde entier. Cabliance renforcé C'est à Fès que le groupe français a décidé de renforcer sa présence en doublant les capacités de son usine Cabliance. «La mise en place de ce site correspond parfaitement à notre vision qui repose sur l'accompagnement du développement ferroviaire au Maroc et de la transition vers la mobilité durable connectée», affirme Noureddine Rhalmi, président- directeur général d'Alstom Maroc. À noter que l'usine fabrique déjà une production dédiée au marché marocain, mais aussi à l'export. Le nouveau site annoncé par le management d'Alstom Maroc s'étendra donc sur une surface de 12.000 m². Il devrait générer 580 emplois, dont 330 directs, et près de 1.000 emplois d'ici 2023. «Notre stratégie vise à développer un panel de fournisseurs qualifiés respectant les standards ferroviaires internationaux et soutenir les fournisseurs déjà implantés au Maroc pour répondre aux besoins croissants de mobilité des Marocains», explique le PDG d'Alstom Maroc. Le groupe envisage de multiplier par 2 le nombre d'heures actuellement produites à horizon 2023. «Alstom in Motion» Les ambitions de croissance d'Alstom ne s'arrêtent pas là! En effet, à l'occasion de l'annonce du nouveau site de câblage ferroviaire, Didier Pfleger, président d'Alstom pour la région MENA, a également présenté la nouvelle stratégie d'Alstom «Alstom in Motion». Celle-ci s'étale sur la période 2019-2023. Elle repose principalement sur trois axes de développement selon Pfleger: «Croître en offrant plus de valeur aux clients, innover en premier dans des solutions de mobilité plus vertes et plus intelligentes et livrer efficacement grâce à la puissance digitale». L'idée derrières ces fondamentaux est de faire d'Alstom l' acteur mondial le plus innovant du marché pour une mobilité durable et intelligente. Ainsi, en réalisant cette stratégie, Alstom prévoit de réaliser dans la région un taux de croissance annuel moyen du chiffre d'affaires d'environ 5% pour la période 2019-2023, une marge d'exploitation d'environ 9%, et un résultat net en cashfl ow libre supérieure à 80% d'ici 2022-2023. Par ailleurs, le groupe table sur une distribution des dividendes avec un taux situé entre 25% et 35% dès 2019-2020. À noter également que le groupe estime sa taille du marché à 2023 à environ 10 milliards d'euros par an. Alstom fournit des trains, des systèmes de signalisation, des infrastructures et des services de maintenance dans les principales villes de la région MENA, notamment au Maroc. Capital humain Dans le cadre de sa stratégie pour le Maroc, Alstom table également sur le développement de son capital humain. Alors que l'industrie ferroviaire est en pleine expansion avec le développement de grands chantiers un peu partout dans le royaume, Alstom veut «démocratiser les métiers du ferroviaire». Pour ce faire, des conventions de partenariat ont été signées avec l'Ecole Hassania des travaux publics (EHTP), l'Ecole Mohammadia d'ingénieurs (EMI), l'Ecole normale supérieure de l'enseignement technique (ENSET) et l'Université de Dakar. Elles portent sur un montant de 1,35 MDH distribué sous forme de bourses aux étudiants méritants et ayant besoin d'un soutien financier, et plus de 100 stages effectués depuis 2011.