Depuis que le marché relatif à la centrale thermique de Jorf Lasfar a été attribué, les efforts sont d'autant plus redoublés pour la concrétisation de ce projet. Et pour cause, une journée de consultations publiques sera organisée, lundi 5 juillet, au siège de la province d'El Jadida, pour la présentation du projet d'extension de la centrale, ainsi que des résultats de l'étude d'impact environnemental et social. Une étude qui est, d'ores et déjà mise à la disposition du public à la commune de Moulay Abdallah, tout comme elle est consultable sur le site web de JLEC. Transparence De même, un registre est ouvert au public pour noter toute observation concernant le projet. L'objectif est de mettre en relief les analyses formulées autour du projet, du point de vue social ou environnemental et les impacts attendus d'un tel projet. Il est ainsi considéré que le projet en question «aura un impact global, compatible, maîtrisable». De même, l'étude d'impact insiste sur le fait que l'investissement s'inscrit parfaitement dans le cadre de la politique du développement durable dans laquelle le Maroc s'est engagé. Un projet donc viable, à condition que soient mises en œuvre les mesures préventives et correctives, ainsi que le programme de surveillance environnementale développé par l'étude. Tranches supplémentaires Après avoir changé de main, la centrale électrique de Jorf Lasfar compte augmenter ses performances. C'est donc le groupe Abu Dhabi National Energy company PJSC «Taqa», acteur mondial dans le domaine de l'énergie, qui est donc l'actionnaire principal de JLEC (Jorf Lasfar Energy Compagny). Le groupe émirati avait acquis le groupe CMS Generation et les parts d'ABB en mai 2007. Il est à préciser que la centrale de Jorf Lasfar compte quatre unités pour une puissance totale de 1.300 MW et satisfait ainsi plus de 50 % de la demande totale d'électricité du Royaume. Le projet de l'extension de JLEC avec 700 MW (2 tranches supplémentaires de 350 MW) fait partie du Plan national d'actions prioritaires (PNAP, 2008-2012) qui assure la sécurité d'approvisionnement en énergie. Faut-il le rappeler, également: les travaux de construction des deux nouvelles unités ont été attribués au consortium Daewoo Engineering& Construction et Mitsui&Co. Booster la zone industrielle Les deux nouvelles unités seront complètement indépendantes mécaniquement et électriquement. Et ce, afin d'éviter les défauts d'installations communes entraînant l'arrêt d'une ou des deux unités, mais la majorité des installations auxiliaires seront encore communes à toutes les unités. Le système de désulfuration à l'eau de mer pour l'oxyde de soufre (SO2) des unités 5 et 6 est une des principales différences entre les tranches existantes (1, 2, 3 et 4). Il serait d'une efficacité minimum de 90% permettant la retenue d'une bonne partie des polluants. Des investissements lourds sont donc consentis, d'un montant de près de 10 milliards de DH, pour augmenter la capacité de production de JLEC/TAQA à 2.020 MW. La situation du site est stratégique. Il est situé près du port de Jorf Lasfar qui est conçu pour répondre à un trafic maritime de plus de 25 millions de tonnes grâce à ses infrastructures et à son outillage. Actuellement, 70% du trafic est lié aux phosphates. Le parc industriel et portuaire de Jorf Lasfar fait actuellement l ́objet d ́un aménagement important, qualifié d'un des plus importants à l ́échelle africaine. La nouvelle zone industrielle, dont la première tranche est en cours de livraison, est étudiée pour drainer des investissements de l'ordre de 14 milliards de DH. Le projet d'extension de la centrale thermique aura pour principal objectif de donner une nouvelle impulsion au secteur des industries énergétiques au Maroc, mais surtout de renforcer le dynamisme, l'attractivité et la compétitivité de la région Doukkala-Abda. Le nouveau parc de Jorf Lasfar constituera la première zone industrielle destinée aux industries lourdes et ciblera les secteurs de l'énergie, de la métallurgie et de la chimie-parachimie. Une bande de 60 ha près du port JLEC occupe 60 hectares et est située entre une falaise de 60 m de hauteur à l'est et l'océan Atlantique à l'ouest. Le site est initialement conçu pour six groupes (actuellement quatre seulement sont opérationnels). Il est situé dans une zone industrielle proche du port de Jorf Lasfar, ce qui permet la proximité des points d'approvisionnement de combustible et d'eau. La centrale a obtenu la certification ISO 14001 du management environnemental et ISO 9001-2000 du système de management qualité, ainsi que la certification du système de santé et sécurité OHSAS 18001. Par ailleurs, la Chambre de commerce américaine au Maroc (AmCham) avait récompensé JLEC du prix de l'entreprise citoyenne en 2003 et 2006. Il est précisé que l'établissement recycle près de 100% des cendres volantes au niveau de l'industrie locale du ciment. La production énergétique globale provient du charbon. Ce dernier est une forme d'énergie largement utilisée. C'est la source dominante pour les installations de production d'énergie au Maroc et au Maghreb pour sa haute teneur en énergie et la facilité de son transport. L'étude d'impact environnemental sur JLEC a été réalisée par la société espagnole Socoin. Son principal atout est sa grande expérience dans la conception, l'ingénierie, la construction et l'exploitation de toutes les installations de production d'énergie, transport et distribution d'électricité et de gaz naturel à travers le monde.