L'Agence nationale de lutte contre l'analphabétisme a pour ambition de réduire le taux d'analphabétisme à 20% en 2021 et à 10% à l'horizon de 2026, contre 32% en 2017. En plus d'affecter les personnes dans leur quotidien et souvent hypothéquer leur avenir, l'analphabétisme est un fléau qui accable toute la société, lui valant tant de dommages au plan social comme au plan économique. L'Agence nationale de lutte contre l'analphabétisme (ANLCA) avait adopté en septembre 2017 une feuille de route traçant la vision et les objectifs escomptés en matière d'alphabétisation pendant la période 2017 à 2021. Ceux-ci ont été déclinés suivant trois axes stratégiques, à savoir le renforcement de la gouvernance, l'amélioration de la qualité des apprentissages et l'adéquation entre l'offre et la demande. Au total, pas moins de 25 chantiers ont été lancés dans le cadre de la mise en oeuvre de cette feuille de route, en accord avec les recommandations des assises nationales d'alphabétisation organisées les 13 et 14 octobre 2017. Selon l'ANLCA, au titre de l'année 2017- 2018, le nombre de bénéficiaires des programmes d'alphabétisation a atteint 1.045.974 personnes, marquant une augmentation de 16% contre 904.172 en 2016-2017. Parmi ces bénéficiaires, 90% sont des femmes et 54% sont issus du milieu rural. Structure dédiée En vue d'améliorer ses chiffres, l'agence a dû revoir son organisation et l'adapter pour accomplir la stratégie arrêtée. Appuyée par le ministère de l'Economie et des finances et du ministère de l'Education nationale, l'agence s'est donc dotée de structures au niveau central, régional et local. Ces structures ont favorisé l'efficacité, l'efficience et la proximité dans l'action de l'institution, en coordination avec l'ensemble des acteurs, à savoir des opérateurs relevant de la société civile et des secteurs public et privé. Ces derniers ont été épaulés par les conseils élus et des partenaires techniques et financiers dans la réalisation des programmes d'alphabétisation. 90% de ces programmes ont d'ailleurs été effectués par la société civile et le ministère des Habous et des affaires islamiques. S'insurgeant en tant que partenaire principal et stratégique de l'ANLCA, ladite société civile a joué un rôle primordial dans la concrétisation des programmes d'alphabétisation. Ainsi, avec en tête l'objectif d'améliorer le système de partenariat de l'agence avec les ONG, 19 ateliers de concertation ont été tenus au niveau des différentes régions du royaume avec plus de 300 associations et coopératives choisies à l'issue d'un appel à manifestation d'intérêt. Appui financier et technique L'Union européenne apporte une assistance budgétaire et technique importante à l'ANLCA, une assistance traduite par un troisième programme d'appui «alpha III» couvrant la période 2018- 2023. Le Programme des Nations Unies pour le développement au Maroc (PNUD), la Confédération allemande pour l'éducation des adultes (DVV International), l'Agence espagnole pour la coopération internationale (AECID) et l'Organisation des Nations Unies pour L'éducation, la science et la culture (UNESCO) sont aussi des partenaires techniques et financiers qui accompagnent l'agence dans la mise en oeuvre de sa stratégie d'alphabétisation. À côté de ces réalisations, des chantiers structurants ont été concrétisés grâce à l'implication de plusieurs acteurs visant le renforcement des bases de la gouvernance, l'amélioration de la qualité des apprentissages et l'adéquation entre l'offre et la demande. Dans ce sens, l'ANLCA ambitionne de développer la pratique d'évaluation de l'impact des programmes d'alphabétisation, en coordination avec l'UNESCO et les universités. De plus, l'agence créera un Centre de ressources et d'expertise pour l'alphabétisation (CREA). Ce centre permettra de rendre disponibles les programmes, manuels et études en matière d'alphabétisation. Ce sera aussi une occasion pour le renforcement de l'échange avec l'ensemble des acteurs et intervenants dans le domaine. Tout cela alimente l'ambition de l'ANLCA de réduire le taux d'analphabétisme à 20% en 2021 et à 10% à l'horizon de 2026 avec la prévision d'inscrire annuellement plus d'un million de bénéficiaires aux programmes d'alphabétisation.