Mehdi Tazi. Directeur général de Beassur Deux ans après avoir été racheté par Mehdi Tazi, Beassur accueille dans son capital Marsh, leader mondial du courtage en assurance et de la gestion des risques. Son DG dresse le bilan et présente les perspectives du courtier d'assurance. Quel est l'intérêt, pour Beassur, de la prise de participation de Marsh dans le capital du courtier ? Marsh est le leader mondial du courtage en assurance avec une présence dans 130 pays et un chiffre d'affaires d'environ 5 milliards de dollars. Le partenariat stratégique et capitalistique que nous avons signé présente plusieurs avantages pour les deux parties. Pour Marsh, il donne une présence sur le 2e marché d'assurance en Afrique après le marché sud-africain. C'est un marché important, en forte croissance, et de surcroît une entrée privilégiée vers le marché ouest-africain. Pour Beassur, il donne l'accès aux compétences internationales de Marsh en termes d'expertise métier et d'accès aux capacités de placement. Beassur Marsh devient également le courtier privilégié pour la gestion locale des clients internationaux de Marsh. Qu'en est-il du pourcentage de cette prise de participation et du montant de l'opération? Ces informations n'ont pas été divulguées dans le cadre de cette opération. La prise de participation de Marsh est significative et minoritaire. L'alliance avec Marsh signifie-t-elle que Beassur vise une croissance dans d'autres pays africains ? L'expansion éventuelle dans d'autres pays africains n'entre pas dans le cadre de cette opération. Cela peut éventuellement faire l'objet de discussions futures. Cela fait 2 ans que vous êtes à la tête de Beassur. Quel est votre bilan ? Durant cette période, nous nous sommes attelés à trois grands chantiers. Constituer une équipe de femmes et d'hommes compétents dans leur domaine et engagés envers Beassur. Nous avons ainsi pu développer nos capacités d'innovation en particulier et déployer une plateforme digitale avant-gardiste, répondant aux besoins de réactivité de nos clients. Mais également développer notre portefeuille de clients. Après deux ans, notre équipe est en place, notre IT également, et le volume des primes d'assurance gérées par Beassur a plus que doublé en deux ans, passant de 150 MDH à environs 350 MDH de primes. Quels sont les grands axes de votre stratégie de développement ? Pour le marché marocain, notre ambition est d'être le courtier leader du marché à un horizon proche. Pour cela, nous misons sur une croissance organique forte en nous appuyant sur nos facteurs différenciants, ainsi que sur une croissance externe si de belles opportunités se présentent. Qu'est-ce qui différencie Beassur de ses concurrents ? La qualité de nos femmes et nos hommes est capitale dans un métier de service comme le nôtre. Nos ressources sont techniquement très compétentes, proches de nos clients, et agressives au sens positif du terme, dans l'intérêt de nos clients. Notre plateforme technologique est également un axe majeur pour nous. Elle donne à nos clients un accès immédiat à l'information les concernant, en rapport avec leurs polices d'assurance. Enfin, l'adossement au leader mondial du courtage en assurance et à la gestion des risques fait de nous un acteur du monde de l'assurance différent de nos concurrents. Comment se développe le secteur du courtage en assurance au Maroc? Le marché de l'assurance est, depuis plus d'une décennie maintenant, très porteur. Il connaît un développement soutenu, à la fois en assurance vie et non-vie. L'intermédiation en assurance est, elle, plus concernée par l'assurance non-vie puisque la vie est principalement distribuée par le réseau bancaire. Au sein de l'assurance non-vie, et pour simplifier la lecture, les agents distribuent principalement de l'assurance automobile quand les courtiers sont, eux, plus portés sur les risques entreprise. Ce marché compte aujourd'hui près de 500 courtiers, pour une taille de marché totale (commissions sur les risques entreprise) d'environ 1,2 MMDH. Cela fait un chiffre d'affaire moyen par intermédiaire de 2,4 MMDH. Autre donnée importante, 50% de ce marché est accaparé par les 10 premiers acteurs. Le problème est là: le marché est bien trop fragmenté, et la plupart des courtiers n'ont pas la taille nécessaire pour pouvoir évoluer correctement. Ce marché ira très probablement vers une consolidation, comme l'a vécu le marché des assureurs, qui est passé en 20 ans d'une vingtaine de compagnies généralistes à moins de 10 aujourd'hui. Quelles sont vos perspectives de croissance ? Nous disposons d'une expertise locale forte, couplée à l'expertise internationale du leader mondial. Forts de ces atouts, nous voulons faire mieux que le marché en termes de croissance. En plus de cela, nous souhaitons réaliser de la croissance externe si de belles opportunités de croissance se présentent. Notre objectif est d'être dans un avenir relativement proche le leader du marché marocain.