Les dernières actualisations pour la conjoncture fournies par la division des études et prévisions financières (DEPF), du ministère de l'Economie et des finances, sont formelles. Au risque de tomber dans la complaisance, elles tendraient même à conforter la volonté du gouvernement Benkirane. La croissance économique du royaume (4,1% au troisième trimestre 2011) continuerait en effet de tirer profit de la demande intérieure, selon la DEPF. «La consommation des ménages resterait soutenue par un niveau d'inflation relativement bas et par l'amélioration du niveau des revenus des ménages», justifie-t-on auprès de la structure publique. Le bon niveau de cette demande intérieure serait en rapport avec les effets positifs de la dernière campagne agricole, la progression de 8,2% des transferts des MRE (fin novembre), ainsi qu'un taux de chômage relativement stable, estimé aux alentours de 9%. À ces indicateurs, la DEPF ajoute également «la bonne tenue de l'encours des crédits à la consommation (+12% à fin novembre 2011 après +7,7% un an auparavant)», ainsi que la revalorisation des salaires dont l'objectif est de soutenir le pouvoir d'achat des ménages. Si la demande intérieure semble avoir été le seul pilier de croissance de l'économie nationale – 4,1% au troisième trimestre 2011 –, c'est évidemment parce que celui provenant de l'étranger s'est fortement affaissé sur lui-même en 2011. Exportations affectées Celles-ci demeurent affectées par «un environnement international peu porteur, se traduisant par un ralentissement au niveau des indicateurs des échanges extérieurs», explique la DEPF. Les exportations et les importations des biens et services auraient de fait progressé, en valeur au titre de la même période, de 11,6% et 16,9% respectivement. Cette évolution reflète cependant un taux de couverture de 72,4%, en recul de 3,4 points par rapport à fin novembre 2010. L'entrée en récession de la zone euro, le premier partenaire économique du royaume, n'est pas pour arranger les choses. Une manière de voir qui rejoint celle du Centre marocain de conjoncture, dans sa dernière lettre conjoncturelle. Visions sectorielles Du point de vue sectoriel, les activités agricoles, après une bonne campagne céréalière 2010/2011 (84 millions de quintaux), s'annonceraient «globalement normales sous réserve d'une pluviométrie favorable», selon la lecture de la DEPF. Cette dernière se base principalement sur les derniers chiffres du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, qui parle d'une superficie labourée au 30 décembre dernier de près de 5,6 millions d'hectares, en hausse de 12% en glissement annuel. Quant au secteur secondaire, les phosphates continuent de soutenir la croissance, surtout à l'export (44,2 MMDH à fin novembre, soit +36,2% en glissement annuel). Le secteur du BTP se serait quant à lui «bien comporté», avec une amélioration des ventes de ciment de 10,7% à fin 2011. Parallèlement, «l'indice de production des industries manufacturières s'est amélioré de 2,1% à fin septembre 2011», note-t-on auprès de la DEPF. Du côté du secteur tertiaire, l'activité touristique est encore caractérisée par une évolution positive des arrivées qui ont progressé à fin octobre 2011 de 1,6% en glissement annuel. La contradiction de ce secteur voudrait pourtant que les nuitées dans les établissements d'hébergement classés, aient chuté de 5,8%, dans certaines principales destinations touristiques du royaume. Au delà, ce sont plutôt les télécoms qui semblent être sur une logique de résultats positifs. Les parcs de la téléphonie mobile et de l'Internet, se seraient améliorés à hauteur de 18,5% et de 75% respectivement, contrebalançant la diminution accusée au niveau du parc de la téléphonie fixe de 4,9%.