Qu'est-ce qui a poussé Jared Kushner, conseiller principal et gendre de Trump, à se rendre à Rabat pour rencontrer le roi ? Au menu du ftour, une question cruciale qui préoccupe l'administration Trump. Un plan de paix sur-mesure ! On sait parfaitement que le président des Etats-Unis fait du conflit israélo- palestinien une priorité de son mandat. Son objectif n'est pas de ficeler une paix juste, équitable et durable mais de consacrer Israël comme seul Etat assorti d'une armada de garanties sur sa paix et sécurité. Le reste n'est que de la poudre aux yeux. D'ailleurs, Kushner ne voile pas ses positions pro-israéliennes puisqu'il exige, comme prérequis à son plan, la déclaration officielle, par toutes les parties, de Jérusalem capitale de l'Etat hébreu et l'éviction pure et simple de la solution à deux Etats. Rien que ça. Sa visite à Rabat, à quelques jours de la conférence de Manama pour exposer son plan au président du comité d'Al-Qods avant de s'envoler à Amman pour faire de même avec le garant des lieux sacrés de Palestine, le roi Abdallah, ne serviront en rien sa «propagande». Les deux souverains arabes sont intransigeants, refusant d'imposer Jérusalem comme capitale, et soutiennent mordicus la solution à deux Etats. D'ailleurs, c'est la position de tous les pays arabes, hors Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, dont les positions panarabes sont de plus en plus floues. Ces gesticulations de Kushner sont vouées à l'échec puisque la base même d'un plan de paix, le consensus, n'est pas de mise. La principale partie concernée, la Palestine, n'y prendrait pas part selon son ministre des Affaires étrangères, qui met Washington dos au mur en qualifiant ce plan de «pacte de reddition». Désormais, Trump et son gendre font cavaliers seuls, avec le refus catégorique de Moscou et les réserves de l'Union européenne quant à l'abandon du plan à deux Etats. La paix n'a jamais été aussi loin de Jérusalem !