Les premiers jalons de structuration et de propulsion de ce nouveau dispositif seront posés dans deux semaines, lors de la 5e édition du symposium de la fibre optique. Orange Maroc continue à tisser sa toile dans la filière de la fibre optique ! Pour donner un coup de boost à son écosystème local naissant, la filiale marocaine du géant français des télécoms a accordé une part belle à la formation dans le programme de la 5e édition du symposium de la fibre optique qu'elle organise, en partenariat avec AOB Group, le 23 avril prochain à Casablanca. Selon Fayssal Soulaymani, directeur business unit fixe d'Orange Maroc, «le marché marocain de la fibre optique manque cruellement de compétences, surtout de techniciens qualifiés dont on a souvent besoin et par centaines chaque année. Pour résorber ce besoin, nous avons déjà approché l'OFPPT avec qui nous allons lancer une formation. En attendant, nous profitons du symposium pour inviter des personnalités qui vont partager avec nous d'autres pistes que celle de la formation professionnelle». L'invité en question est Marc Leblanc, qui est président de la plateforme Objectif fibre optique. Il viendra parler du rôle du renforcement des compétences dans le développement de la fibre optique, notamment le cas de la France. Un pays où, entre autres, un groupement de professionnels s'est constitué pour introduire la formation de techniciens spécialisés en fibre optique à l'Ecole nationale des arts et métiers. Ce qui n'est pas le cas par exemple de l'Espagne qui pour satisfaire le déploiement de son programme national a dû recourir à des compétences en provenance du Portugal, de la Roumanie et de Pologne. Un scénario dans lequel Orange Maroc ne veut pas tomber tout comme ses fournisseurs et même ses concurrents. Tenez, prenons le cas d'OFS Optical, l'usine de fabrication de câbles optiques ouverte il y a un an à Tanger, son staff dirigeant a dû appeler des experts du groupe basés aux Etats-Unis pour former ses recrues. Seulement 400 techniciens spécialisés… C'est-à-dire plus d'une centaine de techniciens et une vingtaine d'ingénieurs (électroniciens, mécaniciens, etc) qui n'avaient pratiquement aucune notion sur la fibre optique. Une filière qui ne compte aujourd'hui au total que 400 techniciens au Maroc et un nombre infime d'ingénieurs (50). Des ingénieurs et architectes qu'Orange Maroc a commencé à sensibiliser l'année dernière à travers l'organisation d'un concours parmi les étudiants de l'ENA (Ecole nationale d'architecture). Une opération qui va être reconduite et étendue cette année aux ingénieurs de l'EMI et de l'INPT. Ces futurs ingénieurs en génie civil et télécoms et ces architectes participent cette année encore à un concours de vulgarisation de la fibre optique dont les prix seront attribués lors du symposium. L'objectif d'Orange étant bien sûr de pousser les administrateurs des établissements d'où ils sortent à créer des filières de spécialisation dans le domaine de la fibre optique pour créer un vivier de compétences capables de répondre aux besoins des opérateurs, des fournisseurs et des clients au Maroc. Un marché qui connaît actuellement une croissance exponentielle se situant aux environs de 300%. Jusqu'à présent, Orange Maroc, qui est le leader national dans ce domaine, n'a déployé que 8.000 km de fibre optique qui permettent de raccorder 150.000 logements. Dans une perspective de moyen terme (5 ans) de raccordement d'un million de foyers où une centaine d'entreprises sont impliquées dans la fibre optique au Maroc, combien faudra-t-il d'emplois pour satisfaire tout le marché ? À peu près 2.500 emplois par an. Les autres questions discutées au symposium Orange Maroc profitera du symposium pour présenter sa nouvelle filière très haut débit (FTTH : Fiber to the Home, Fibre optique jusqu'au domicile). «Pour son développement, le Maroc doit mettre rapidement en place un plan très haut débit. Et c'est cette décision stratégique imminente que nous anticipons», déclare Fayssal Soulaymani, directeur business unit fixe d'Orange Maroc. En tout cas, le programme du symposium prévoit de dévoiler les résultats d'une étude sur le très haut débit au Maroc ainsi que deux benchmark notamment les cas du Brésil et de la France où Orange montre que la fibre optique peut réduire la fracture numérique. Il prévoit aussi une conférence innovation télécoms sur la complémentarité de la fibre et la 5G dans le renforcement de la compétitivité ainsi qu'un atelier sur l'impact de la loi 121-12 dans le développement de l'écosystème de la fibre optique au Maroc.