Le partenaire de PepsiCo compte lancer une nouvelle marque d'eau de table sur le marché national, profitant ainsi de la redistribution des parts qui s'opère dans le secteur. C'est au sein de son usine de 2 hectares à Bouskoura que le management de Varun Beverages, détenteur de la marque Pepsi au Maroc, a choisi d'annoncer le lancement, jeudi 21 mars, de sa marque d'eau de table Aquafina. Après avoir commencé par distiller la marque fin 2018 dans différentes régions, le groupe en a généralisé la distribution dans tout le pays à partir de fin janvier 2019. «Nous avons décidé de pénétrer ce marché pour proposer une eau de qualité et non un produit de plus. Notre eau de table se distingue par sa qualité, grâce à la pureté obtenue via un traitement en 7 étapes, et surtout son goût», a souligné Salaheddine Mouaddib, CEO de la filiale marocaine du géant indien. Et c'est dans un marché quasi-oligopolistique qu'ils comptent s'insérer. Selon les derniers chiffres, la filière des eaux embouteillées demeure très concentrée puisque Les Eaux Minérales d'Oulmès, Sotherma et Al Karama cumulent à elles seules environ 90,4% des ventes en valeur à fin décembre 2016. Cela n'empêche pas l'entreprise de tabler sur une croissance à deux chiffres durant la première année avec 5% de part du marché marocain, avant de passer à 20% durant les trois prochaines années. Des ambitions justifiées par la «qualité du produit» selon Othmane Nadifi, directeur commercial et marketing, qui précise qu'Aquafina possède le taux de sodium (moins de 2%) le plus faible du marché des eaux produites au Maroc. La nouvelle marque d'eau de table Aquafina est disponible en trois formats proposés aux prix du marché (bouteilles de 33 cl, 50 cl et 1,50 l). L'opérateur prévoit de la commercialiser via les 10 dépôts de centres de distribution, ainsi que plus de 1.100 points de vente mixtes. Un marché en pleine croissance Malgré la forte concentration du marché, Pepsi et son partenaire indien Varun Beverages vont surfer sur un secteur en pleine croissance, puisque la campagne de boycott, dont une marque d'eaux minérales a fait l'objet, a complètement redistribué les cartes et rendu cette économie bien plus concurrentielle qu'elle n'y paraît. La situation de position dominante risque clairement de basculer puisque que les marques telles que Aïn Saïss et Sidi Harazem commencent à grignoter des parts non-négligeables de marché aux produits des Eaux minérales d'Oulmès. En effet, la consommation d'eau embouteillée a doublé entre 2010 et 2016. Selon le sondage de Sunergia, 17% des Marocains consomment exclusivement ou le plus souvent l'eau embouteillée contre 83% qui optent pour l'eau du robinet. Pour être plus précis, 6% consomment exclusivement l'eau en bouteille, 11% la consomment le plus souvent, 20% consomment le plus souvent l'eau du robinet et 63% consomment exclusivement l'eau du robinet. Concernant les catégories socioprofessionnelles (CSP), un peu moins de la moitié des plus aisés consomment l'eau en bouteille contre 15% pour les CSP C et 10% des CPS D et E. Nous n'avons noté aucune différence par âge. «Quel que soit le pouvoir d'achat ou la situation socioprofessionnelle, aujourd'hui, l'eau embouteillée n'est pas un produit de luxe mais clairement un produit de grande consommation. De ce fait, la concurrence s'annonce rude entre les géants du secteur dans les années à venir. Ces sociétés devront faire preuve d'innovation pour se démarquer et atteindre des consommateurs aux profils bien différents», conclut le rapport.