Jeudi prochain, le Conseil de la concurrence consacrera la première session ordinaire de sa formation plénière à l'examen de la demande d'avis du gouvernement concernant le projet de plafonnement des marges bénéficiaires sur les carburants. La fixation d'un plafond de la marge bénéficiaire des sociétés pétrolières, une des recommandations phares de l'enquête parlementaire sur les prix des carburants sera enfin sur la table du Conseil de la concurrence. En effet, jeudi prochain, cette instance consacrera la première session ordinaire de sa formation plénière, à l'examen de la demande d'avis du gouvernement concernant le projet de plafonnement des marges bénéficiaires des carburants liquides, qui selon les parlementaires n'ont pas cessé d'augmenter depuis la libéralisation du secteur. D'ailleurs, les députés de la majorité comme de l'opposition réclament de plus en plus le renforcement des règles de la concurrence. Ils font même de la pression sur Lahcen Daoudi, le ministre des Affaires générales et de la gouvernance, pour assumer ses responsabilités et de mettre fin à des pratiques anticoncurrentielles ainsi qu'aux opérations de concentration et de monopole. Ceci dans la mesure où cette institution «dotée de la personnalité morale et de l'autonomie financière, est appelée, en vertu de l'article 2 de la loi N°20-13 (relative au Conseil) à donner son avis sur les demandes de consultation telles que prévues par ladite loi et par la loi sur la liberté des prix et de la concurrence et à publier des études sur le climat général de la concurrence sur les plans sectoriel et national». Elle jouit aussi d'un «pouvoir décisionnel en matière de lutte contre les pratiques anticoncurrentielles et de contrôle des opérations de concentration économique, telles que définies dans la loi relative à la liberté des prix et de la concurrence». C'est ainsi que suite à la saisine du gouvernement sur ce sujet, tous les acteurs sont aujourd'hui suspendus au verdict du Conseil de la concurrence. D'ailleurs, vendredi prochain, cette instance présidée par Driss Guerraoui donne rendez-vous aux médias pour la présentation des décisions adoptées par ses membres lors de cette session, qui verra également la présentation et l'adoption des projets de règlement intérieur, de charte d'éthique et de budget du conseil au titre de l'année 2019. Toute l'importance aujourd'hui est de doter cette structure de toutes les conditions nécessaires à l'exercice de sa mission. Dans ce sillage, le Conseil de gouvernement examinera, jeudi prochain, deux projets de décret. Le premier est relatif à l'indemnisation des membres du Conseil de la concurrence tandis que le deuxième fixe le statut de ses employés. En somme, il faut dire que le dossier épineux des prix des carburants ayant défrayé la chronique durant l'année 2018 dans le sillage de la présentation du rapport de la mission d'information parlementaire sur les prix du carburant et les conditions de concurrence suite à la décision de la libéralisation des prix, entame un nouveau virage.