La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) vient d'accorder 20 millions d'euros à la BMCI dans l'objectif de soutenir les investissements privés portés par les entreprises ayant un impact favorable sur l'environnement. La feuille de route de Marie-Alexandra Veilleux-Laborie, directrice en charge du Maroc de la Banque européenne de reconstruction et le développement (BERD) depuis février 2017, était plutôt axée sur l'entrepreneuriat féminin. Cependant, la Franco-canadienne a finalement dû se rendre compte qu'elle ne pouvait soutenir le déploiement des objectifs stratégiques de sa banque dans le royaume en ignorant les énergies renouvelables. Avec un potentiel éolien estimé à 25.000 MW dont près de 6.000 MW réalisables d'ici 2030, les perspectives de développement du secteur au Maroc sont très intéressantes. Marie-Alexandra Veilleux-Laborie, qui le sait très bien pour avoir dans son CV une solide expérience dans le secteur bancaire ainsi que dans le capital-investissement sur les marchés émergents, n'a pas hésité à saisir cette énorme opportunité. Ainsi, pour consolider des partenariats décisifs et durables avec les acteurs clés des secteurs privé et public marocains, la patronne de la BERD Maroc a signé, ce 4 février à Casablanca, un contrat de partenariat avec la BMCI. Il porte sur un prêt de 20 millions d'euros au profit de la banque marocaine dans l'objectif de soutenir les investissements privés portés par les entreprises ayant un impact favorable sur l'environnement. Toujours dans le cadre de ce partenariat, en plus de l'offre de financement, les clients de la filiale marocaine du groupe PNB Paribas bénéficieront également d'un accompagnement technique pour la mise en place de leurs projets d'efficacité énergétique. En effet, ce partenariat entre les banques marocaine et européenne s'inscrit dans le cadre du programme GEFF Morocco (Green Economy Financing Facility), lequel opère à travers un réseau de plus de 130 institutions financières locales dans 24 pays. Avec des prêts pouvant atteindre la barre des 4 milliards d'euros, ce mécanisme, initié en partenariat avec le Fonds vert pour le climat (GCF), est destiné à financer des investissements privés dans l'énergie durable, notamment des projets d'efficacité énergétique et d'énergie renouvelable via des banques partenaires locales. D'ailleurs, bien avant la conclusion de ce deal avec la BMCI, la BERD, qui œuvre pour une croissance inclusive en offrant son soutien à tous les secteurs de la société, avait déjà prévu d'accorder, en novembre dernier, un prêt de 10 millions d'euros à la BMCE Bank of Africa au profit des PME marocaines. Les projets œuvrant pour la conservation de l'eau et la réduction des déchets sont les principales causes financées par ce fonds. Les résultats de cette initiative sont éloquents. Le programme a permis à plus de 120.000 clients d'éviter collectivement près de 7 millions de tonnes d'émissions de CO2 par an. Rappelons que la BERD, qui ambitionne de consacrer 40% de ses investissements annuels à des projets dans l'économie verte d'ici 2020, investit aujourd'hui dans 38 économies sur trois continents. Les financements accordés par la banque à ses partenaires sont estimés à 9,5 milliards d'euros pour la seule année 2018. Opérationnelle au Maroc depuis près de 7 ans, la Banque européenne a déjà proposé ses offres et services à plus de 500 PME marocaines, soit une enveloppe d'une valeur de 1,7 milliard d'euros.