Facebook, Instagram, Snapchat, Twitter... , envahissent depuis des années la vie de la majorité des citoyens. Ces réseaux sociaux, aussi indispensables soient-ils, n'ont pas que des avantages, leur utilisation excessive et abusive peut même nuire à la santé mentale des usagers. Scientifiques, experts, études et rapports académiques à l'appui, n'hésitent plus pour affirmer ce constat désolant, bien que ces réseaux cachent derrière eux de gros intérêts économiques. Un usage à haute dose des réseaux sociaux, qui nous donnent accès à une communauté virtuelle dans les quatre coins de la planète, peut inciter à présenter une image de soi parfaite et contrôlée, ce qui favorise pour certains une comparaison malsaine à des vies idéalisées véhiculées par d'autres usagers de telles plateformes. Cette perfection tant désirée peut mener à des problèmes d'image corporelle, empiéter sur la santé psychologique, avoir des répercussions sur les habitudes de vie, dont le sommeil et peut être une source de dépression, de tristesse, d'isolement, voire de la rancœur, comme le soulignent plusieurs études. C'est le cas notamment d'une étude britannique menée par une équipe de chercheurs de Royal Society for Public Health (RSPH) auprès de jeunes âgés entre 14 et 24 ans, qui a révélé que certains réseaux sociaux ont un impact particulièrement négatif sur la santé mentale de ses utilisateurs. Ils pourraient être responsables de la détérioration de l'équilibre et du bien-être mental des jeunes utilisateurs, avec un effet particulièrement nocif pour Instagram. Avec à la clé, dépression, solitude, mauvaise image de soi, ou encore manque de sommeil. L'étude souligne également que les réseaux sociaux accentuent le cyber-harcèlement et la "FOMO", "Fear of missing out", ou bien "la peur de manquer quelque chose", c'est-à-dire l'anxiété sociale qui pousse à rester toujours connecté pour ne rien rater et être à l'affût des dernières tendances. En étant constamment exposés à des images glamour de stars de cinéma, ou de leurs influenceurs favoris, ou à des sorties flamboyantes, les jeunes utilisateurs des médias sociaux, qui peuvent déjà souffrir d'une faible estime de soi, risquent en plus de se comparer à une réalité faussée et d'en subir les contrecoups. Cela pourrait porter atteinte à leur confiance en soi et à l'image qu'ils ont d'eux-mêmes, selon la psychologue et présidente de l'Ordre des psychologues du Québec, Christine Grou. Les scientifiques marocains ne dérogent pas à la règle pour taxer les réseaux sociaux de "drogues", qui affectent les usagers qui en abusent, appelant à une utilisation rationnelle et modérée de ces réseaux. "Les réseaux sociaux sont considérés comme étant une forme d'addiction comportementale quand il s'agit d'une utilisation à long terme addictive", a indiqué, le psychiatre Khalid Ouqezza. L'utilisation des réseaux sociaux doit être modérée et avec précaution, dans le cas échéant, un usage abusif, qui dépasse les 3 à 4 heures par jour, peut créer des dépendances comportementales, a-t-il fait savoir, relevant qu'une addiction comportementale "est plus néfaste qu'une addiction aux drogues et aux substances", ce qui nécessite un traitement plus exigeant.