Les addictions sont considérées comme un fléau social, selon l'enquête nationale faite en 2006 sur un échantillon représentatif de la population marocaine, avec des chiffres alarmants : L'usage de substances psycho-actives durant les 12 derniers mois 4,1% L'abus de substances 3% La dépendance aux substances 2,8 % L'abus d'alcool 2 % L'initiative de créer un tel service d'addiction est venue pour remédier à ce problème et se saisit de cette mission de soins parmi tant d'autres. Le service d'addiction a été inauguré par sa Majesté le Roi Mohammed VI le 02 Septembre 2009. Outre la prise en charge individualisée des patients ayant des conduites addictives, cet établissement qui est un modèle du genre au Maroc, contribue à la formation des médecins, psychologues et acteurs associatifs à la prise en charge psychologique et pharmacologique des troubles addictifs. Les spécialistes ainsi que les infirmières et infirmiers qui exercent dans ce centre travaillent en équipe, ce qui permet une meilleure collaboration et l'obtention de résultats satisfaisants en ce qui concerne la sensibilisation et la prévention contre l'usage des drogues, sans oublier que cet établissement joue un grand rôle dans le développement de la recherche scientifique dans le domaine de l'addiction. En terme médical une drogue ou n'importe quelle substance, lorsqu'elle est introduite dans un organisme vivant, peut modifier une ou plusieurs de ses fonctions. La drogue peut apporter un soulagement temporaire à certains problèmes de santé ou fournir en permanence à l'organisme une substance nécessaire qu'il ne peut plus produire par lui-même. Certaines drogues produisent des effets secondaires non-désirés. Certaines drogues entraînent une dépendance malsaine qui a des racines autant au niveau physique qu'au niveau comportemental. Mieux connaître les drogues pour mieux les combattre est un objectif que l'Association Nassim s'est fixée. S'agissant de la prise en charge au sein du service, le professeur Soumia Berrada a tenu à rappeler à l'assistance que celle-ci repose sur un engagement volontaire et éclairé du patient et de sa famille et que contrairement à ce que certaines personnes pensent, la prise en charge n'est ni obligatoire, et encore moins faisable sous la contrainte. Elle peut prendre la forme de soins en individuel, de traitements institutionnels ambulatoires ou d'une hospitalisation à temps complet. Ces soins addictologiques hospitaliers répondent à une prescription médicale personnalisée. En parallèle, l'association mène des campagnes de sensibilisation dans les écoles et conçoit à cette fin des matériels pédagogiques variés (affiches de sensibilisation, livrets, brochures ...). La tenue d'événements sportifs (semi-marathons, tennis, judo, arts martiaux ...) s'inscrit également dans cette optique préventive. Tour à tour les membres du bureau de l'association Nassim qui sont dans leur très grande majorité des professionnels de santé, ont pris la parole pour éclairer l'assistance sur tous les points relatifs à l'addiction. Le moment fort et très émouvant de cette rencontre fut, sans conteste, celui du témoignage de deux femmes au sujet des drames que leurs enfants ont vécus par la faute des drogues. La première a raconté comment son fils est mort des suites d'une consommation importante de drogues et la seconde qui n'a pas pu contenir ses larmes a tenu à rapporter le calvaire que vit son fils par la faute de la consommation des drogues qui le détruisent chaque jour un peu plus. C'est pourquoi a tenu à rappeler cette dame que les parents qui sont soucieux de l'éducation et de l'avenir de leurs enfants doivent surveiller de près l'avenir de leurs enfants et noter le moindre changement dans leur comportement et leur attitude : l'enfant a les yeux rouges, le regard vague, les pupilles dilatées, le visage pâle, se laisse aller, somnole tout le temps, perd du poids, le goût à la vie, et ses résultats à l'école sont de plus en plus médiocres… Les parents doivent agir vite avant qu'il ne soit trop tard. Tous les signes anormaux sont à prendre très au sérieux pour agir vite. Mais pour ce faire, les parents eux-mêmes se doivent d'être de bons exemples afin que leurs enfants s'imprègnent des bonnes attitudes dès leurs jeunes âges. Dans tous les cas, une consultation médicale spécialisée, chez un psychiatre s'impose pour analyser la situation en profondeur. Il est évident que le témoignage de ces deux femmes apporte la preuve, s'il en fallait une, sur les dangers que représentent l'usage des drogues surtout au sein de la jeunesse. Aujourd'hui, personne n'a le droit de dire qu'il ne sait pas, qu'il ignore les effets néfastes des drogues. C'est un véritable fléau que nous devons tous combattre si nous voulons réellement prévenir les risques inhérents à ces poisons. A noter que l'actrice Mouna Fettou et la vedette sportive Aziz Bouderbala étaient tous deux présents à cette rencontre et qu'ils sont devenus les parrains de cette association.