Des dizaines d'étudiants africains ont organisé mardi, devant le théâtre municipal, un mouvement de protestation pour dénoncer le meurtre de Falikou Coulibaly, le président de l'association des Ivoiriens en Tunisie. Les protestataires ont appelé à ouvrir une enquête sérieuse et à poursuivre les criminels, et scandé des slogans à l'instar de "Non au racisme" et "Ensemble pour assurer la sécurité aux étudiants africains". Lors de ce mouvement soutenu par des représentants de la société civile, Arthur Cassay, un représentant des étudiants de la République centrafricaine déclaré que les étudiants africains sont de plus en plus exposés ces dernières années à la violence, soulignant que la Tunisie demeure malgré tout une destination universitaire. "Les africains aiment la Tunisie sauf qu'ils ne souhaitent pas qu'elle devienne comme les pays européens hostiles à l'immigration africaine", a-t-il relevé, appelant à durcir les peines contre les criminels. Le président du Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux, Massaoud Romdhani a, pour sa part, mis l'accent sur la nécessité d'ouvrir une enquête sérieuse sur la situation des africains résidant à la Soukra, excluant la motivation à caractère raciste du meurtre. Selon lui, il relève tout simplement du crime de droit commun, ajoutant que les africains sont confrontés à des difficultés sociales. "L'Etat doit prendre au sérieux cette communauté", a-t-il insisté. La présidente de l'Association Tunisienne de Soutien des Minorités, Yamina Thabeut a également appelé à la nécessité d'ouvrir une enquête sur cette affaire et de poursuivre en justice les agresseurs.