L'année 2018 aura été celle de la redynamisation par excellence des relations économiques maroco-belges au potentiel énorme avec une programmation riche en activités, dont le point d'orgue fut une mission économique belge de haut niveau au Maroc, identifié comme marché cible pour la Belgique. Pas moins d'une vingtaine d'accords de partenariat ont sanctionné cette mission (25-30 novembre), conduite par la Princesse Astrid, représentante du Roi des Belges, dans la perspective de promouvoir les relations économiques bilatérales et renforcer les échanges et le partage d'expériences dans différents domaines. Coopération maritime, pharmaceutique, financière, agro-alimentaire, dans les domaines des énergies renouvelables, des produits chimiques, de la construction, de la protection des ressources en eau, de l'industrie métallurgique et de la formation, sont autant de secteurs couverts par les conventions et les mémorandums d'entente signés à cette occasion entre opérateurs marocains et belges. Les acteurs économiques belges – plus 460 ayant fait le déplacement à Casablanca, Rabat et Tanger - ont pu développer "des relations économiques très fortes" avec leurs homologues marocains, s'est félicité le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et européennes, et de la Défense, Didier Reynders, à l'issue de la mission. Au delà du renforcement des contacts politiques, le succès est tel qu'une mission similaire est d'ores et déjà envisagée pour les entreprises marocaines afin de leur permettre d' «explorer leurs perspectives sur le marché européen à travers la Belgique». "La Belgique est la porte d'entrée pour l'Europe, comme le Maroc est la porte d'entrée pour l'Afrique", a expliqué M. Reynders qui retient une "volonté de travailler ensemble vers le continent africain", en organisant des "caravanes" d'affaires de sociétés belges et marocaines vers les différentes régions du continent. La mission économique belge s'inscrivait dans la volonté commune des deux parties de donner une nouvelle impulsion aux relations d'amitié et de coopération unissant le Maroc et la Belgique depuis plus d'un siècle et embrassant aujourd'hui de nombreux domaines: des échanges commerciaux aux investissements, des affaires étrangères à la coopération au développement, de la sécurité sociale à la culture, confortées par la présence d'une forte communauté marocaine en Belgique dynamique et intégrée. L'enjeu était de taille pour la Belgique qui n'a rien laissé au hasard pour préparer ce déplacement sans précédent, de par le nombre des patrons ayant répondu présents pour prospecter les opportunités d'investissements au Maroc. Tout au long de l'année, différentes délégations officielles, y compris des ministres fédéraux et régionaux, s'étaient rendu sur place pour explorer avec leurs homologues marocains de nouvelles pistes de coopération. Quant aux opérateurs belges, ils ont pu avoir un avant-goût de l'attractivité économique du Royaume à l'occasion de diverses rencontres initiées en amont de ce déplacement de haut niveau, mettant en avant le climat d'affaires favorable au Maroc et les autres atouts qui renforcent son positionnement comme destination d'investissement de choix, notamment le climat de sécurité et de stabilité qui font du Royaume aujourd'hui un hub économique de taille et un partenaire de premier plan pour l'Europe. Ces arguments ont été particulièrement au centre de la campagne "Marché cible 2018 : Focus sur le Maroc" lancée par l'Agence wallonne à l'Exportation et aux investisseurs étrangers (AWEX) pour promouvoir la destination Maroc auprès des entreprises belges, en particulier celles actives en Wallonie qui aspire renforcer davantage ses échanges économiques avec le Royaume, son premier marché d'exportation en Afrique et son 37-ème partenaire commercial. "Le Royaume du Maroc n'a cessé de développer ses relations avec le reste du continent, érigeant ainsi le pays en hub régional incontournable, nouveau pôle mondial de croissance et d'échanges entre l'Europe, l'Afrique du Nord et l'Afrique Subsaharienne. Fort d'un accord de libre-échange avec l'Union européenne et la présence d'avantages financiers pour les établissements offshore, le Maroc a su attirer entreprises et multinationales de premier rang ainsi que le siège de celles-ci, à destination de l'Afrique Subsaharienne", pouvait-on lire sur le site de l'AWEX. L'agence tablait sur cette mission pour constituer "un vecteur déclencheur, ou de suivi" pour de nombreuses entreprises wallonnes aux secteurs variés et divers, d'autant plus que "le dynamisme actuel de l'économie marocaine offre sans aucun doute de très nombreuses opportunités". Le même intérêt pour le marché marocain est exprimé du côté flamand. A la veille de la mission, le ministre-président de la région flamande, Geert Bourgeois, a notamment confié à la MAP qu'il considérait le Maroc comme la plate-forme économique la plus importante du continent africain, ce qui en fait un partenaire extrêmement précieux pour la Flandre. «Le Maroc investit massivement en Afrique. Par conséquent, il peut également être une excellente porte d'entrée vers cet énorme continent pour les entreprises flamandes», a-t-il dit. Globalement, le Maroc est le 44ème client de la Belgique et son 61ème fournisseur, selon l'Agence belge pour le Commerce Extérieur. L'agence a valorisé les exportations des entreprises belges vers le Maroc en 2017 à 889,7 millions d'euros et les importations à 332,8 millions. Les exportations marocaines vers la Belgique sont constituées, à hauteur de 40,4%, de produits chimiques, suivis des produits alimentaires avec 10,3% et des produits textiles avec 10,1%. Les principales exportations belges vers le Maroc comprennent les métaux communs (21,9 %), les machines et appareils (20,2 %) et les produits chimiques (15,3 %).