La délégation marocaine, conduite par le secrétariat d'Etat chargé du Développement durable, occupera un stand de 70 m², où elle défendra âprement les acquis de la COP22 À Marrakech en matière de changement climatique . C'est parti pour la 24e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), communément appelé COP24 ! L'événement planétaire, qui a été avancé d'une journée, a effectivement commencé hier dimanche, à Katowice, en Pologne, et devra se poursuivre jusqu'au 14 décembre prochain. Négocier des plans d'action précis L'objectif principal, qui lui est assigné, est de parvenir à des règles précises d'application de l'Accord de Paris. C'est-à-dire que tous les Etats signataires devront repartir de la rencontre avec des plans d'actions précis à mettre en œuvre. Rappelons que cet accord, adopté le 12 décembre 2015, vise à contenir l'élévation de la température globale du monde à moins de 2°C, notamment en renforçant les capacités d'adaptation des pays au changement climatique et à orienter les flux financiers vers des activités économiques à faibles émissions de gaz à effet de serre. Depuis sa conclusion, d'importantes avancées ont été enregistrées, notamment en matière d'utilisation des énergies renouvelables. Ce qui a permis d'enregistrer une stabilisation encourageante en 2016. Mais, dès l'année suivante, les émissions de gaz à effet de serre sont reparties à la hausse, atteignant un niveau record de plus de 53 milliards de tonnes. Un chiffre inquiétant, rendu public par l'ONU dans son rapport du 17 novembre, qui confirme l'alerte donné précédemment par le GIEC (Groupement d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) qui a prévenu que «le monde a déjà atteint une hausse de 1° C et que si l'on reste en l'état, on atteindra 1,5°C entre 2030 et 2052, c'est-à-dire 48 ans avant la fin du siècle». Alors, pour respecter l'objectif de l'Accord de Paris, il faut que les Etats revoient leurs engagements à la hausse. Un contexte très contraignant C'est donc dans ce contexte tendu que se tient cette COP24. Les pays signataires de l'Accord de Paris devront d'abord montrer que leurs nouveaux engagements sont en conformité avec le nouvel Agenda 2030 qui sera défini sur place. C'est ce qui leur donnera ensuite le droit de négocier de nouveaux financements de leurs nouveaux plans d'action, qui seront forcément très contraignants. Le Maroc a conscience que c'est ce schéma que va appliquer la CNUCC lors de la conférence. C'est pourquoi le souverain a demandé aux autorités concernées de réfléchir rapidement à des scénarios de hausse des engagements du royaume, qui vont dépasser 42% de réduction des émissions de gaz à effet de serre en 2030 et 52% de production électrique à la même échéance. En plus de son nouveau plan d'action, le Maroc fera également prévaloir les efforts qu'il a consentis dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. C'est dans ce cadre que la soumission de la contribution déterminée au niveau national (NDC), le lancement du Plan national d'adaptation (PNA), le lancement du Plan climat national, l'appui à l'élaboration de Plans climats territoriaux et l'instauration d'un cadre de gouvernance climatique nationale seront exposés. L'objectif étant de valoriser le modèle climat national, de maintenir l'engagement et la dynamique créée autour du changement climatique depuis la COP22 à Marrakech et aussi de consolider le leadership du Maroc dans le cadre de la coopération Sud-Sud.