Le Fonds d'appui des réformes de transport routier urbain et interurbain (FART), qui financera une partie de la ligne de bus à haut niveau de service (BHNS), veut limiter la mission de la SDL à la mobilité et aux déplacements urbains. Retour à la case départ pour la Société de développement local (SDL) du Grand Agadir pour la mobilité et les déplacements urbains. Le statut de ladite SDL, dont les actionnaires majoritaires se composent de l'Etablissement de coopération intercommunale (ECI), du Conseil régional Souss-Massa et trois autres communes a connu de nouvelles modifications. Et cette fois-ci, il s'agit du retour au statut initial de la SDL, allusion faite à la gestion de la mobilité et des déplacements urbains et la mise en œuvre des projets du Plan des déplacements urbains (PDU) du Grand Agadir. Une révision de statut imposée par le FART Pour rappel, le statut de la SDL avait reçu le visa du ministère de l'Intérieur avant qu'il ne soit révisé et modifié en intégrant la gestion des déchets ménagers et assimilés à sa mission principale qui est la gestion des transports et des déplacements urbains alors que la mouture de cette société a également fait l'objet de suggestions de rectification essentiellement sur la forme du statut par le ministère de l'Intérieur. «Cette révision de statut a été essentiellement imposée par l'observation émise par le Fonds d'appui des réformes de transport routier urbain et interurbain (FART)», note Ahmed Ahmed Hajji, wali de la région Souss-Massa lors de la session extraordinaire du Conseil régional, tenu lundi dernier à Agadir. Etant donné que le FART financera une partie de la ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) au niveau d'Agadir, ce dernier veut limiter la mission de ladite SDL à la mobilité et aux déplacements urbains pour l'octroi de cette ligne de crédit. «La demande de financement a déjà reçu l'aval du FART à condition de réviser le statut de la SDL», explique Brahim Hafidi, président du Conseil régional Souss-Massa. L'ensemble des communes formant le Grand Agadir ont validé pour leur part cette révision du statut de la SDL, dont le capital a été fixé à 8 MDH. 1,2 MMDH pour la 1ère ligne BHNS Au total, cette première ligne mobilisera 1,2 MMDH dont 738 MDH par le FART et 120 MDH par le Conseil régional Souss-Massa. L'Etablissement de coopération intercommunale (ECI) misera 180 MDH, tandis que la Direction générale des collectivités locales et le ministère de l'Habitat mobiliseront respectivement 94 et 68 MDH. Par ailleurs, cette révision a également exigé la création d'une autre SDL dédiée à l'environnement et au développement durable. Une autre SDL pour les déchets ménagers et assimilés Cette nouvelle entité a été également validée par les membres du Conseil régional Souss-Massa. Elle aura pour mission la gestion des déchets ménagers et assimilés, notamment la collecte, le nettoyage, le transport, le traitement et la valorisation des déchets. En attendant la concrétisation de cette SDL, plusieurs questions restent en suspens, notamment le sort du contrat de gestion déléguée avec Casa Technique (2012-2018) à Inezgane ainsi que l'avenir de ce service géré en majorité par les communes, notamment la gestion du parc camions, le sort des employés et les modalités de collecte et transport vers la décharge de Tamelast. Qui remplacera Tecmed après l'expiration de son contrat ? À cela s'ajoute l'expiration du contrat de gestion liant la Commune urbaine d'Agadir à la société Tecmed Maroc, qui gère la décharge de Tamlast. En effet, après l'expiration de la durée du contrat 2008-2017, une année supplémentaire a été donnée à Tecmed en vertu de l'article 3 de la convention de la gestion déléguée signée entre la Commune urbaine d'Agadir, qui est le «délégant», et Tecmed Maroc en tant que «délégataire». À ce sujet, il faut savoir que même si les communes peuvent assurer le service de collecte et le transport vers Tamlast, la question qui se pose est de savoir quelle sera l'entité qui s'occupera de la décharge (traitement et enfouissement des déchets) en attendant la création de la SDL Grand Agadir pour l'environnement et le développement durable. Desolve se charge de l'unité de valorisation à Drarga Par ailleurs, les contours de valorisation des déchets ménagers et assimilés au niveau du Grand Agadir ont été déjà précisés puisque c'est la société Desolve, spécialisée dans la fabrication industrielle de solutions pour la valorisation énergétique des déchets, et son partenaire Eagle Finaxo qui se chargeront de la gestion effective du centre de valorisation des déchets ménagers et assimilés du Grand Agadir. Opérationnelle depuis le mois d'octobre 2017, la société Desolve optera pour la technique de la pyrolyse qui consiste à convertir les déchets en énergie électrique à travers le biogaz. Un protocole d'accord entre l'ECI et Desolve Un protocole d'accord a été validé par les membres de l'Etablissement de coopération intercommunale (ECI), regroupant les 10 communes formant le Grand Agadir, en attendant la signature du contrat d'exploitation afférent à l'Unité industrielle de valorisation des déchets du Grand Agadir prévue à Drarga. Les opérateurs de recyclage et de récupération de déchets s'inquiètent Le principe de base retenu pour le traitement, la valorisation et l'élimination des déchets ménagers et assimilés ne devra générer, pour l'ECI, aucun coût autre que celui de la collecte et du transport assurés par les communes ou leurs sous-traitants, jusqu'à l'intérieur de l'unité de valorisation. Les acteurs qui opèrent dans le recyclage et la récupération de déchets sont inquiets. En termes d'engagement, l'étude d'impact sur l'environnement du procédé de valorisation retenu sera à la charge de la société Desolve et de son partenaire Eagle Finaxo. Quant à l'ECI, il devra assurer la mise à disposition du terrain nécessaire, à Drarga, mais aussi son appui auprès de l'ONEE pour finaliser le contrat d'achat de l'électricité produite par le centre de traitement.