Première mission pour Abdellatif Maazouz, ministre délégué chargé des Marocains résidents à l'étranger (MRE). À peine arrivé, le nouveau ministre doit déjà faire face aux dérives de la Comarit et de la Comanav. Les ferries Biladi (Comarit) et Marrakech (Comanav), assurant la liaison entre Tanger et le port français de Sète, ont tous deux été saisis, suite à des créances impayées, en application d'une décision de la justice française. Les deux transporteurs maritimes ont, en effet, été empêchés de lever l'ancre à destination du Maroc, bloquant quelques 400 passagers à quai. Le «Biladi», qui devait quitter le port de Sète jeudi soir, a été assigné le premier suite à la notification d'une décision de «saisie conservatoire» exécutée par huissier. La société gestionnaire du ferry n'a, en effet, pas honoré deux de ses 3 millions d'euros de factures. Le «Marrakech», lui, a eu plus de chance puisque ce dernier a été saisi, à son arrivée au port de Tanger, vendredi. Les deux ferries doivent aujourd'hui s'acquitter de lourdes factures, notamment de gazoil, accumulées ces derniers mois pour espérer reprendre une activité normale. Ce nouveau scandale remet sur la table le débat des factures impayées des deux sociétés privées Comanav et Comarit. Ce n'est, en effet, pas la première fois qu'un tel incident se produit. Le ferry «Bni Nsar», qui assure la liaison entre Sète et Nador, est bloqué à quai depuis le 5 décembre dernier au port de Sète, entrainant par là la suspension provisoire de cette ligne. Pour éviter tout débordement, «les services consulaires marocains se sont mobilisés, en coopération avec les autorités locales, pour apporter l'assistance nécessaire aux passagers». La Comarit tente, de son côté, d'assumer ses responsabilités à l'égard des passagers du Biladi, en leur garantissant «le remboursement de leurs billets». Pour l'heure, Maazouz indique que son département a créé «une cellule d'urgence pour éviter que ce genre de problèmes ne se reproduise, en attendant de trouver une solution au litige qui oppose la compagnie à ses fournisseurs». Le ministre tente aussi de relativiser en assurant que le tiers des créances impayées avait déjà été réglées avant même la saisie conservatoire. Ce dernier reste le seul à accepter de s'exprimer sur la question, les deux sociétés directement concernées adoptant le silence radio.