Lors de la dernière réunion du Conseil européen, Madrid a confirmé son intention de devenir, le meilleur allié du royaume auprès de Bruxelles. Le gouvernement espagnol tresse des lauriers au Maroc. Jeudi dernier, durant la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement européens à Bruxelles, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez a souligné «l'extraordinaire travail» consenti par le royaume pour juguler les flux migratoires en provenance d'Afrique subsaharienne. Toutefois, les promesses de doter le royaume de davantage d'aides n'ont pas été inscrites noir sur blanc dans le document final adopté par les membres du club des vingt-huit. La presse espagnole n'a pas manqué de relever l'enthousiasme du gouvernement espagnol à défendre les intérêts de son partenaire marocain. Certains n'hésitent pas à qualifier le voisin ibérique de nouvel allié du Maroc, détrônant ainsi la France. Il faut dire que l'Espagne défend sur tous les fronts la position de son voisin du sud. Le chef de la diplomatie espagnole, Josef Borell, avait relevé devant ses collègues européens ce traitement partial de la question migratoire quand il s'agit de la route au départ du Maroc. Borell avait noté, lors d'une réunion communautaire, que la Turquie percevait 6.000 millions d'euros contre à peine 50 millions pour le Maroc. Si, par le passé, Bruxelles jouait le rôle de médiateur entre Madrid et Rabat, à présent, les deux font front commun et obligent en quelque sorte les autorités européennes à se plier à leurs demandes. Un constat que Donald Tusk, le président du Conseil européen, n'a pas manqué de souligner. L'administration européenne a finalement saisi le message du gouvernement sortant espagnol. La lutte contre les flux migratoires et les passeurs nécessite un budget permanent et non des aides ponctuelles, parvenant au gré des arrivées des migrants. De son côté, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a reconnu que les arrivées, au départ du royaume, ont progressé de 150% alors qu'on note une chute de 85%, via la Libye et l'Italie. «Nous nous sommes accordés sur le renforcement de notre travail avec le Maroc et la Mauritanie», a-t-elle affirmé. La responsable européenne a d'ailleurs annoncé l'arrivée d'une mission européenne pour évaluer les besoins du Maroc dans ce domaine. Khalid Zerouali, directeur de l'immigration et de la surveillance des frontières au ministère de l'Intérieur, a a déjà avancé le chiffre de 200 millions d'euros, dans une déclaration à l'agence EFE. Le Maroc avait, aussi, insisté sur la mise en place de mécanismes «pérennes» et non d'actions ponctuelles vu que les vagues migratoires ne faiblissent pas. Selon les derniers statistiques du ministère espagnol de l'Intérieur, 47.467 migrants ont atteint les côtes espagnoles entre le 1er janvier et 15 octobre. Un record !