Après l'ONCF, MARSA MAROC, l'OCP, la Lydec et GLEC, c'est au tour de la RADEMA et de la RAMSA de transférer la gestion des retraites de leurs salariés au Régime collectif d'allocation de retraite (RCAR). Les deux régies viennent, en effet, de signer un accord avec le RCAR afin «de garantir un système pérenne permettant de préserver les droits acquis statutaires tant des agents en activité que des pensionnés». Ces deux accords, signés en décembre dernier, s'inscrivent dans le cadre d'un programme d'action pour la consolidation des régies, qui intervient suite à la phase de redressement et d'assainissement auxquelles ces dernières étaient soumises. Le coût de transfert global pour ces deux seules régies équivaut à 305 millions de DH pour la RAMSA et 1 milliard de DH pour la RADEMA. Quant au transfert des caisses de retraites de l'ensemble des régies, il porte sur plus de 4,5 milliards de DH. Mais au-delà de ces considérations d'ordre financières, l'enjeu réside également dans la gestion même des effectifs qui tendent à atteindre les 7.000 affiliés pour toutes les régies de distribution. De nouveaux avantages pour les affiliés Par ailleurs, suite à la fermeture du régime de retraite interne des régies de distribution en 2001 et notamment celui de l'ONE (auxquelles ces dernières étaient affiliées) jusqu'en 2002, tous ces organismes se sont inscrits dans le processus d'intégration des caisses internes de retraite. Pour Ahmed Kherrazi, directeur des études au sein du RCAR, «l'intégration des différentes caisses est un préalable à toute poursuite de la réforme», avant d'ajouter que «cette intégration présente deux impacts majeurs. Le premier est d'ordre démographique et permet au RCAR de bénéficier d'une base d'affiliés solide. De l'autre, l'impact financier implique un payement de tickets qui aboutit, in fine, au renforcement de l'assise financière du régime». Pour les affiliés, ce nouveau transfert leur permet de toucher deux retraites relevant de deux composantes. La première concerne leurs droits passés et déjà acquis qui sont conservés par le RCAR, à laquelle s'ajoutent les nouveaux droits que ces derniers acquièrent à partir de leurs payements courants. Cependant, un avantage pourrait être décelé dans la «modification périodique ou la revalorisation à la hausse des pensions». Ainsi, explique Ahmed Kherrazi, «l'indexation des pensions implique l'augmentation de celles-ci au même taux de révision des salaires, dans le but de maintenir un bon pouvoir d'achat». Cette revalorisation des pensions semble être plus facilement applicable pour le RCAR dans la mesure où ce dernier ne dépend pas de décisions gouvernementales contrairement aux autres régimes de retraites. Cette dernière est, en effet, d'ores et déjà prévue par les textes qui règlementent son fonctionnement. En attendant le RCAR continue son «opération de prise en charge des régies», dans le but de toutes les intégrer à son régime dans les plus brefs délais pour, in fine, intégrer celui de l'ONE à l'horizon 2013. Pour rappel, le taux de couverture des engagements actuariels du Régime Collectif d'Allocation de Retraite est actuellement de 78% avec un horizon de viabilité ou d'épuisement des réserves fixé à 2049.