Redorer l'image du pays à travers des réformes, c'est ce que préconise l'IRES dans son dernier rapport portant sur la réputation du royaume. Le constat est encourageant, mais reste moyen. En effet, la réputation du Maroc dans le monde a encore des obstacles à contourner. L'Institut royal des études stratégique (IRES) a ainsi rendu publique la quatrième édition de son enquête relative à la réputation du Maroc à l'échelle internationale. «Les progrès réels accomplis par le royaume du Maroc devraient, en principe, hisser sa réputation externe au rang des pays développés. Cette étude a révélé que le Maroc dispose d'une réputation moyenne auprès des pays du G8», conclut le think tank. Le Maroc occupe ainsi la 35e place sur 73 pays examinés, avec une note de 58,1 points sur 100. Le royaume se place donc entre la Corée du Sud (34e) et l'Indonésie (36e), loin devant le Qatar (54e) et l'Egypte (55e). Malgré que l'IRES évalue cette note comme correcte, particulièrement au niveau des réformes entreprises en matière de politique gouvernementale, institutionnelle, économique et sociale, ce sont plusieurs domaines qui en ont pris un coup, notamment le système éducatif, le niveau de développement ou encore la qualité des produits et services très faiblement notés. Les notes enregistrées par rapport à la moyenne mondiale quant à ces domaines s'élèvent à 51,8 points sur 100 en «qualité de produits et services», 41,6 points en «marques et entreprises reconnues» ou encore 46,4 points pour «l'éthique et la transparence». D'ailleurs cette pointe d'optimisme mise en avant par l'IRES a été soulignée par les auteurs visant ainsi le rôle joué par la Constitution de 2011 ayant déclenché, selon la source, une nouvelle force d'impulsion au développement du pays. Des conclusions encourageantes Le rapport réalisé en partenariat avec «Reputation Institute», firme mondiale de recherche et de conseil, a pour but premier d'examiner les forces et les insuffisances du Maroc, en matière de réputation externe et interne, mais aussi les leviers qui seraient susceptibles de constituer des opportunités de communication sur l'image du royaume dans le monde. L'édition 2018 se base sur un échantillon de 23 pays qui comprend les pays du G8 et 15 pays développés et/ou émergents, relevant des principales régions du monde, qui constituent une priorité de la stratégie de positionnement international du Maroc. La méthode d'évaluation utilisée, baptisée «Country RepTrak®», une analyse de la réputation des pays, est basée sur un modèle emprunté à la mesure de la réputation des entreprises. Elle définit ainsi la réputation d'un pays à travers trois vecteurs : la qualité de vie, la qualité institutionnelle et le niveau de développement. Pour le premier indicateur, le Maroc a obtenu la moyenne de 39,1%, une note positive selon les auteurs, due, entre autres, au style de vie des citoyens marocains, à l'environnement naturel et aux loisirs et distractions. Ceci en plus d'une population jugé «aimable et sympathique», appréciée des citoyens des pays du G8. Le Maroc, ayant une réputation de destination touristique auprès de ces mêmes pays, a encore des efforts à fournir tant au niveau de développement que dans la qualité institutionnelle, les deux points néfastes pour le royaume dans cette enquête. Ce qui a impacté négativement la note finale, plaçant le pays dans une position moyenne, laissant entrevoir qu'il manque d'innovation et d'influence en termes d'économie mondiale. Enfin, la publication met en exergue l'évaluation interne du Maroc : les Marocains n'ont pas une bonne image de leur pays et leur patrie, la note a perdu quatre points en comparaison avec le précédent rapport. Pour finir, l'IRES conclut sur l'importance de travailler autour de réformes de «grande envergure» dans le domaine de l'éducation, notamment ou encore d'innovation et de technologies : «Seuls des efforts dans ces domaines peuvent rehausser le positionnement international du Maroc et conforter sa réputation interne».