47% des 566 internautes qui ont répondu à notre consultation hebdomadaire en ligne ont estimé que les échecs de Maroc 2026 et l'élimination précoce au Mondial de la sélection nationale, n'auront pas d'impact sur les marchés financiers. À l'inverse, 53% des internautes sont plus pessimistes à ce sujet. Ainsi, au niveau de l'impact direct, le MASI intégrait déjà l'échec dans l'obtention de l'organisation du Mondial 2026 avec une variation annuelle de 0,08% ainsi qu'une faible progression de 1,2% entre la validation du dossier marocain par la Task Force et la veille du vote du congrès de la FIFA. Aussi, le jour du verdict, l'indice boursier n'a baissé que de 0,13%. De même, à un niveau Top-Down, le ministre de la Jeunesse et des sports, Rachid Talbi Alami, a annoncé que sur instructions de SM le roi Mohammed VI, le royaume présentera officiellement auprès de la FIFA sa candidature pour l'organisation de la Coupe du monde 2030. Aussi, il a ajouté que le gouvernement s'engage à réaliser l'ensemble des projets qui ont été programmés dans le cadre du dossier de candidature de 2026, sachant que la Task Force de la FIFA a reconnu la capacité du Maroc d'organiser une compétition internationale de cette envergure. D'ailleurs, le comité de candidature avait précisé que les investissements publics nets supplémentaires pour l'organisation du Mondial 2026 n'étaient que de 18,3 MMDH, soit 2,6 MMDH par an ou 4% de l'enveloppe annuelle. Ceci renforce la crédibilité de l'annonce gouvernementale surtout avec cette candidature fort probable pour 2030. Ainsi, le potentiel de stimulation du PIB prévisionnel de 2,2% soit une moyenne annuelle de 0,3%, pourrait ne pas être entièrement perdu. Par ailleurs, malgré la défaite de Maroc 2026 face à United 2026, tout n'est pas perdu car le rapport de la Task force est une bonne nouvelle en soi qui permet de prospecter les IDE et donner confiance aux partenaires du Maroc. En effet, la note de 2,7/5 obtenue par le Maroc est plutôt satisfaisante surtout qu'il s'agissait pour la première fois d'accueillir une Coupe du monde à 48 équipes. Aussi, dans l'absolu, n'avoir qu'une note inférieure de 32,5% à celle de l'hyper-puissance mondiale est une bonne évaluation. Enfin, le Maroc compte malgré tout 65 vrais pays amis dont certaines puissances comme la France, la Chine, l'Italie, le Benelux ou le Brésil. Quant à l'élimination précoce de la sélection marocaine au Mondial 2018, aucune société cotée ne semble directement exposée aux revenus indirects de la Coupe du monde même si IAM fait partie des grands sponsors du football national. De plus, la proximité du ramadan avec le Mondial a certainement limité la casse pour les recettes publicitaires des médias grâce au démarrage précoce des campagnes de communication. Toutefois, au niveau des internautes pessimistes, quelques remarques sont plutôt pertinentes. Ainsi, l'impact négatif des défaites sportives sur le moral des ménages est certain mais il est difficile à mesurer. De plus, il est délicat de déceler la corrélation directe entre la baisse ponctuelle du moral des ménages avec leur consommation. De plus, cette fois, la sélection nationale a gardé sa cote d'amour malgré son élimination précoce. Cette question de moral se pose aussi avec la campagne adverse du président de la Commission saoudienne des sports, Turki Al Sheikh, qui a notamment organisé des «Iftar partys» en faveur des fédérations des pays musulmans en vue de les convaincre de voter pour United 2026. De plus, lors du vote pour le Mondial 2026, le Maroc a perdu plusieurs voix symboliques au niveau affectif comme celles de l'Arabie Saoudite, des Emirats, du Koweït, du Bahreïn, de la Jordanie, du Portugal, de la Russie ou de la Corée du Sud. Farid Mezouar DG de FL Market Les Inspirations ECO : Est-ce que le football dépasse le simple cadre sportif ? Farid Mezouar : Evidemment car tout d'abord l'équipe nationale marocaine de football est devenue désormais un actif immatériel qui soude notamment les Marocains indépendamment du pays de résidence. Aussi l'organisation d'événements comme le Mondial est un instrument de géopolitique doublé d'une opportunité économique. À titre d'exemple, la Russie va certainement stimuler son secteur touristique pour les années à venir grâce à une grande publicité, grandeur-nature durant le Mondial. Pourquoi la Bourse avait anticipé la défaite de Maroc 2026 ? Effectivement, la Bourse a bien anticipé la défaite marocaine dans l'obtention de l'organisation du Mondial. Tout d'abord, la conjoncture globale n'était pas porteuse. Ensuite, plusieurs pistes peuvent être avancées comme l'effet mémoire après la douche froide de 2004 alors qu'une majorité de décideurs financiers étaient certains de la victoire. Aussi, la validation tardive de Maroc 2026 par la Task Force a longtemps fait peser le risque d'élimination de la candidature du vote final. l