L'Andalousie, plus que jamais intéressée par la promotion de ses entreprises implantées au Maroc, existe à travers son Conseil andalou des chambres de commerce. Cette entité regroupe 14 Chambres de commerce et se compose d'un groupement d'entrepreneurs qui porte appui et conseil aux porteurs de projets désireux de s'installer dans le royaume. Selon Tania Valle, responsable de projets au sein de ce Conseil, «le Maroc figure dans notre ligne stratégique depuis 2009». Ce qui est une manière de dire que cet intérêt croissant pour le royaume n'est pas seulement motivé par la crise que vit le voisin européen et que la quête de nouveaux horizons pour les firmes et PME andalouses figure parmi les priorités de cette instance. «Nous avons détecté les possibilités d'établir de nouvelles alliances avec le Maroc car nous estimons au sein du Conseil que les actions en matière de création d'entreprises doivent être plus fréquentes». Notons que ce Conseil a réussi à centraliser toutes les initiatives menées séparément dans le royaume par les différentes Chambres de commerce et dirige ses actions vers l'intérêt des Espagnols comme pour celui des Marocains à la recherche de nouvelles opportunités sur le sol ibérique. L'idée étant d'unifier les procédures et de permettre aux entreprises des deux rives d'utiliser les mêmes outils à l'heure où il s'agit de sauter le pas. Malgré des obstacles qui ont surgit et qui sont relatifs à la dissimilitude des procédures administratives, «le Conseil a pu mettre en place un mécanisme permettant de prodiguer un suivi et un conseil unifié. Ainsi, un entrepreneur du Maroc désirant monter son business en Andalousie ou s'exporter dans nos marchés, trouvera, à travers les prestations du conseil, une équipe qui lui parlera le même langage que celui qui est d'usage au Maroc», confie Tania. Par le biais de ce projet, l'instance a réussi à impliquer plusieurs Chambres marocaines de commerce comme celle de Tanger, Oujda ou Taza. Côté bilan, la responsable andalouse peine à cacher sa satisfaction. «Nous sommes contents mais nous pouvons faire mieux. Notre souhait est de mettre en pratique l'ensemble des actions que nous avons planifiées et d'avoir davantage de cas concrets. Je suis persuadée que nous atteindrons cet objectif durant les prochaines phases de notre projet». De nombreuses actions ont dores et déjà été menées par cet organisme pour jeter la lumière sur les opportunités offertes par le Maroc. Au total, en effet, neuf journées informatives ont été réalisées durant cette année, dont trois ont eu lieu au Maroc. «Durant la dernière rencontre organisée au Maroc, nous avons tablé sur la présence de 200 assistantes et au final nous avons reçu 420 entrepreneurs. Ce qui représente à nos yeux un franc succès», ajoute t-elle. Les questions qui reviennent avec acuité durant ces journées d'information sont liées principalement au volet administratif et aux pas à franchir pour mener à bon port son entreprise. «Les intervenants espagnols nous demandaient la recette de la réussite au Maroc. Personnellement, je réponds toujours que la clé du succès réside dans le fait de suivre de très près son projet et de s'y impliquer car nombreux sont ceux qui pensent qu'il suffit de trouver la bonne niche et de piloter son entreprise à partir de l'Espagne et ils ont tort». Plus concrètement, les investisseurs andalous portent un intérêt particulier aux secteurs industriels. «Nous voulons partager avec le Maroc nos connaissances et transmettre notre savoir-faire pour renforcer nos liens. Notre pari est de constituer avec les marocains une force capable de s'imposer sur le marché international». De l'autre côté du Détroit, Tania déplore le fait que jusqu'à présent peu d'entrepreneurs marocains aient fait appel à leurs services. «Les rares consultations que nous avons reçu ont trait au secteur des services. Malheureusement, nous n'avons reçu aucune demande relative aux secteurs en vogue comme les énergies renouvelables». Pour les entrepreneurs marocains désireux de s'ouvrir sur le marché andalou, Tania leur assure que c'est le moment adéquat de chercher des complémentarités dans les secteurs traditionnels comme l'agro-alimentaire tout comme dans les nouvelles niches comme l'énergie renouvelable. Cependant, elle conseille tout de même de déployer davantage d'efforts concernant l'aspect marketing, lequel selon cette responsable fait parfois défaut au produit marocain et entrave sa bonne commercialisation. «Les produits marocains n'ont rien à envier à leurs pairs en terme de qualité mais le côté marketing laisse encore à désirer». D'où l'idée du Conseil de créer une plateforme de commercialisation de produits marocains destinée aux marchés internationaux, cela à partir de l'Andalousie afin de tirer profit du savoir-faire andalou en la matière.