La Délégation interministérielle aux droits de l'Homme (DIDH) a dénoncé les «allégations et contrevérités» du communiqué de Human Rights Watch (HRW) sur une «campagne de répression» menée dans l'ex-cité minière de Jerada. Pour la Délégation interministérielle aux droits de l'Homme, l'ONG «s'est basée, en grande partie, sur des allégations non fondées, loin de la vérité». «Les manifestations qui se sont déroulées durant trois mois, n'ont connu aucune confrontation avec les autorités publiques», souligne l'organisme marocain dans sa réponse dans un communiqué vendredi soir. Mais il accuse un «certain nombre de manifestants» d'avoir «fait le choix, à partir du 11 mars, de pousser vers une escalade" ayant "conduit à des confrontations qui ont causé plusieurs blessés auprès des deux parties». La DIDH assure d'autre part que les personnes jugées pour les troubles l'étaient "dans le respect total des droits de la défense et des garanties du procès équitable". Les habitants de Jerada, sinistrée depuis la fermeture d'une importante mine de charbon à la fin des années 1990, réclamaient une «alternative économique» aux «mines de la mort» clandestines, dans lesquelles des centaines de mineurs risquent leur vie. Les manifestations ont quasiment cessé depuis deux mois. A rappeler que le communiqué de HRW publié le 4 juin pointait du doigt un usage excessif de la force et des traitements abusifs de prisonniers dans la ville sinistrée de Jerada, qui a vécu au rythme de manifestations à la suite de la mort, fin décembre, de deux mineurs dans un puits clandestin d'extraction de charbon. HRW soulignait qu'après des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants à la mi-mars, les autorités marocaines ont «fait un usage excessif de la force contre des manifestants (...) et arrêté des leaders du mouvement de protestation, qui auraient ensuite été maltraités en détention».