Le spécialiste de l'habitat table sur un investissement de 5,7 MMDH en 2017 (5,88 MMDH en 2016) et un chiffre d'affaires prévisionnel de 5,35 MMDH. Le président du directoire du groupe Al Omrane a lancé un appel pour une nouvelle mobilisation du foncier dont le dernier jet considérable a été réalisé en 2009 et rien depuis. Hausse de 7% des investissements, de 15% de son chiffre d'affaires et baisse de l'endettement de 64% à 59% des capitaux permanents, le Groupe Al Omrane affiche une santé financière à toute épreuve. Il y a quelques mois, Badre Kanouni, avait passé en revue les réalisations de 2016 ainsi que le plan d'action 2017. Le président du directoire du bras armé de l'Etat en matière d'urbanisme a souligné que l'effort d'investissement du groupe restera sur sa lancée avec 5,7 MMDH en 2017 (5,88 MMDH en 2016) et un chiffre d'affaires prévisionnel de 5,35 MMDH en légère hausse par rapport à l'année dernière. Capitalisant sur un programme ambitieux de réformes depuis 2011, le groupe se lance aujourd'hui dans une nouvelle vision baptisée CAP 2020 basée sur des réformes managériales à même de booster le rendement et d'améliorer la gouvernance. Comme l'a expliqué Kanouni, il s'agit d'une vision basée sur l'implication des 1.256 collaborateurs du groupe, résultat d'un travail de plus d'un an. Dans le même ordre d'idées, des conventions de partenariats ont été signées avec 10 régions visant à contribuer davantage dans le développement régional du pays et dans un domaine porteur de croissance qu'est l'urbanisme. Certes, le groupe est toujours confronté à la problématique du foncier : depuis 2009, il n'y a pas eu de mobilisation par l'Etat de nouvelles assiettes foncières. Ce qui a poussé Kanouni à lancer un appel aux pouvoirs publics pour remédier à cette situation. Aujourd'hui, le foncier se trouve à l'extérieur des villes et cela coûte cher à l'aménagement de l'hors-site et des chemins d'accès. Par ailleurs, le manque d'engouement pour le logement à 140.000 DH s'explique justement par son éloignement des centres économiques. «Si le produit est bien placé, il y aura toujours de l'attrait», avait indiqué Kanouni avant d'expliquer que le positionnement de ce type de logements visant le relogement des bidonvillois n'a pas donné les résultats escomptés. À cause d'abord de l'éloignement et surtout parce que les habitants des bidonvilles préfèrent les lots de terrains destinés à l'auto-construction. Cela n'empêche qu'il y a aujourd'hui une mobilisation avec le ministère de l'Habitat pour développer le logement à 140.000 DH et réfléchir aussi sur un autre type de logements encore moins cher car il s'est avéré à l'issue d'une enquête que le besoin est énorme pour l'habitat bon marché étant donné que de larges couches sociales n'ont pas les moyens d'acquérir le premier type d'habitat. Dans un contexte qui n'est pas toujours facile, marqué par le tassement du secteur du BTP et la baisse des crédits aux promoteurs immobiliers, Al Omrane tire assez bien son épingle du jeu. Durant l'année 2016, pas moins de 365 projets ont été présentés au roi, portant sur la construction de 868.490 unités pour un budget de 43,86 MMDH. Parmi ces projets, 335 ont été réalisés et 30 sont en cours de réalisation. En 2016, un grand effort a été mené en matière d'extraction des titres fonciers atteignant le nombre de 37.225 titres dont 15.000 faisant l'objet d'épuration du passif historique. Le même rythme a été gardé pour l'année 2017. Lutte contre les bidonvilles : méga chantiers En matière de logement, Al Omrane participe à raison de 85% dans l'effort urbanistique de l'Etat. C'est incontestablement le bras armé en matière d'urbanisme. Cet engagement est encore plus palpable en matière de lutte contre les bidonvilles. Dans ce programme qui mobilise 20 MMDH, la participation du groupe est de 8,3 MMDH, soit plus que celle de l'Etat (7,5 MMDH). Dans cette configuration, Al Omrane s'érige en acteur majeur dans la lutte contre le logement insalubre et les bidonvilles. Pour 2017, les travaux ont démarré pour 4.760 unités de relogement et seront bouclés pour 8.907 unités et à la fin de l'année, 6 villes devront être déclarées sans bidonvilles.