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«Nous souhaitons changer de mode de gouvernance»
Publié dans Les ECO le 30 - 10 - 2017


Mohamed Chahad Filali, PDG de Bricoma
Evoluant dans un environnement dominé par le marché traditionnel, Bricoma affiche une croissance à deux chiffres. Dans cette perspective, l'entreprise familiale entend se consacrer à la consolidation de ses acquis tout en élargissant son réseau. Les explications de Mohamed Chahad Filali, PDG de Bricoma
Les Inspirations ECO : Comment Bricoma compte se positionner par rapport à ses concurrents ?
Mohamed Chahad Filali : Nous sommes différents des autres opérateurs sur le marché, d'une part. D'autre part, nous sommes leaders dans notre catégorie, même si le secteur reste dominé par le marché traditionnel (droguerie, quincaillerie). Le marché des magasins spécialisés est encore dans une phase embryonnaire, puisque le Marocain n'est pas bricoleur. Nous avons eu la possibilité de nous différencier par rapport aux autres, parce que nous avons un historique et une connaissance du marché. L'entreprise familiale a toujours exercé dans ce domaine avant la création de Bricoma (environ 40 ans). Cette connaissance du marché et des produits nous a permis de nous développer plus rapidement. Il y a plusieurs enseignes étrangères qui sont venues (Mr Bricolage, Weldom, Bricorama) mais qui n'ont pas su s'introduire dans le marché marocain. Nous, nous sommes encore là, mais toute notre énergie est concentrée sur notre bataille contre l'informel.
Justement comment gérez-vous ce fléau ?
C'est un combat qui se révèle difficile, puisqu'on se bat avec des armes différentes contre des gens qui ne suivent aucune logique et aucune réglementation. Donc on résiste, vu notre position actuelle et notre réseau, cela nous donne une force pour afficher des prix très compétitifs par exemple.
Avez-vous repéré des opportunités à l'international ?
Nous avons été sollicités à plusieurs reprises, et particulièrement en Afrique. Mais nous avons dû décliner ces offres, puisque pour l'instant nous souhaitons nous consacrer au marché local. Il y a encore du potentiel à développer ici avant de penser à l'international. D'ailleurs, nous sommes en train de tester un nouveau format de magasins (moins de 1.000 m2). Si ce magasin de proximité, situé à Temara, donne des résultats probants, nous pourrons le dupliquer à d'autres villes du royaume.
Quels sont les contours de votre plan d'action et où en est-il aujourd'hui ?
Notre plan d'action est à horizon 2020. Il vise essentiellement l'élargissement de notre réseau de distribution. Nous avons actuellement 16 magasins au Maroc. Avec un objectif d'atteindre 20 magasins à horizon 2020. Le plan d'action permettra également la création d'une centrale d'achat -une plateforme dédiée également à la logistique et la distribution- qui pourrait être mise en place dans les environs de Casablanca. Le budget alloué à cette construction devrait aller jusqu'à 200 MDH. Sinon le plan d'action a été fixé à une époque pour une période donnée, mais il ne reste pas figé. Il évolue, lui aussi, au gré des opportunités qui se présentent. Comme pour le digital qui représente un atout non négligeable dans notre secteur.
Quelles sont vos perspec- tives ?
Jusqu'à fin septembre, nous avons enregistré une hausse de 16% en termes de chiffres d'affaires et +20% en termes de fréquentation. Nous espérons maintenir cette performance jusqu'à la fin de l'année. Nous visons une croissance d'entre 15 et 18% pour 2018. Pour rappel, notre chiffre d'affaires en 2001 était 640 MDH contre 593 MDH en 2015.
Vous avez enchaîné plusieurs opérations de recapitalisation durant ces dernières années. Comment se porte la santé financière du groupe ?
Avant cela, nous avons pensé, l'année dernière, ouvrir notre capital à des institutionnels ou des fonds d'investissement.. Mais cela n'avait pas abouti dans le sens où on a vu qu'on pouvait encore attendre. Pour faire face à nos investissements, nous avons fait appel à nos associés qui ont injecté environ 5 MDH pour augmenter notre capital de 30 MDH. Nous disposons d'une bonne santé financière avec peu de dettes. Ce qui nous permet d'avoir des crédits bancaires à des taux très préférentiels. Nos dettes liées à l'investissement ne dépassent pas 65 MDH. Et comme, nous évoluons dans un marché qui n'est pas encore saturé, nous considérons donc que nous avons le temps pour chercher d'autres investisseurs et d'autres opportunités.
Vous avez intégré le programme Elite...
Si on a intégré ce groupe, c'est parce que nous sommes à la recherche d'autres moyens de financement. Nous étudions toutes les solutions pour voir quelle serait l'opportunité la plus adaptée à l'état actuel. C'est très enrichissant
Une introduction en Bourse est-elle envisagée ?
Cela ne sera pas pour cette année en tout cas. Mais c'est en phase d'étude. La volonté y est. Le tour de table est informé et est conscient de l'enjeu que cela représente. Le but étant de passer d'une gouvernance «familiale» à une gouvernance plus institutionnelle pour préparer la pérennité de notre entreprise.
Avez-vous une autre alternative de financement dans le pipe ?
Il y a un projet que nous sommes en train d'étudier avec Maghreb Titrisation. Nous avons, récemment, reçu la directrice pour discuter et avoir plus d'éléments sur cet instrument...


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