Suite aux déclarations « gravissimes » du ministre des Affaires étrangères de l'Algérie, au sujet de la politique africaine du Maroc, le chargé d'affaires de l'Ambassade d'Algérie à Rabat a été convoqué, hier tard dans la soirée, au siège du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale à Rabat. Selon un communiqué du ministère marocain des Affaires étrangères « il lui a été signifié le caractère irresponsable, voire « enfantin », de ces déclarations, émanant de surcroit du chef de la diplomatie algérienne, censé exprimer les positions officielles de son pays au niveau international ». Le Maroc, en condamnant « ces propos affabulatoires, d'un niveau d'irresponsabilité sans précédent dans l'histoire des relations bilatérales, relève qu'ils coïncident avec la tournée régionale de l'Envoyé Personnel du Secrétaire Général pour le Sahara, ainsi qu'avec les préparatifs du Sommet UE-Afrique, prévu fin novembre 2017 à Abidjan ». Ceci dit, pour le Maroc « ces déclarations sans fondement ne sauraient porter atteinte à la crédibilité ni au succès de la coopération du Royaume du Maroc avec les pays africains frères, et qui est largement saluée par les Chefs d'Etat africains et appréciées par les populations et les forces vives du continent ». Ainsi, selon le département de Nasser Bourita, « ces allégations mensongères ne peuvent justifier les échecs ou cacher les véritables problèmes économiques, politiques et sociaux de ce pays, et qui touchent de larges franges de la population algérienne, notamment la jeunesse ». Pour le Maroc « l'engagement pour l'Afrique ne peut être réduit à une question de ressources financières, sinon l'Algérie avec ses pétrodollars aurait pu réussir. Il s'agit plutôt d'une vision claire, volontariste et agissante, ayant foi dans les pays et peuples frères de l'Afrique et investissant en un avenir commun à leur côté ». Les propos tenus par le Ministre algérien sur des institutions bancaires et la compagnie aérienne nationale, témoignent « d'une ignorance aussi profonde qu'inexcusable des normes élémentaires du fonctionnement du système bancaire et de l'aviation civile, tant à l'échelon national qu'international ». Et de rappeler que « l'action efficace et les efforts considérables du Royaume du Maroc, notamment en matière de lutte contre les trafics de drogues, y compris en particulier les substances psychotropes en provenance de l'Algérie, sont largement connus au niveau international et reconnus par les institutions internationales spécialisées ». Le Maroc a décidé le rappel en consultation de l'ambassadeur du Maroc en Algérie, sans préjudice des actions que les institutions économiques nationales diffamées par le ministre algérien, pourraient prendre.