BMCE Bank Of Africa et la Chambre française de commerce et d'industrie du Maroc (CFCIM) ont signé une convention pour l'accompagnement des entreprises à Laâyoune. Les deux partenaires visent à faire de la région une escale africaine des affaires. Parcs industriels, unités de transformation des produits de mer ou hôtels, les opportunités d'affaires ne manquent pas dans la Région de Laâyoune Saguia El Hamra. Pour accompagner les prospections et les démarches d'installations des investisseurs, la BMCE et la CFCIM ont signé une convention de partenariat le 12 octobre à Laâyoune. «Cette convention entre BMCE Bank of Africa et la CFCIM a pour objectif de mettre en place un dispositif de soutien en faveur des entreprises afin de créer des opportunités d'entrepreneuriat et de renforcer le développement économique national», soulignent les deux partenaires. Une convention en trois volets Flash back, nous sommes en 1976, une année après la Marche verte. Le Maroc dote les provinces du sud des premières institutions. À cette époque la BMCE est un établissement public. «Nous avons ouvert la première agence bancaire dans la région», rappelle fièrement M'Fadel El Halaissi, dg de la Banque Corporate à BMCE Bank of Africa et d'ajouter : «Aujourd'hui, nous confirmons notre démarche patriote avec le lancement de ce partenariat». Pour sa part, la CFCIM ne cache pas ses ambitions pour une région où elle aura à faire face à la présence historique des entrepreneurs espagnols. La Chambre française s'est d'ailleurs installée dans la région depuis mars au sein de locaux mis sa disposition par la région. La convention signée entre les deux parties vise aussi à renforcer la visibilité de ces acteurs. La convention a identifié trois champs de coopération entre les deux parties. En premier, la formation et l'accompagnement des entreprises membres de la CFCIM de la région pour développer des opportunités d'affaires. D'ailleurs, cet axe a déjà démarré avec le lancement le 11 et 12 octobre de la 1re promotion Club PME de Laâyoune-Sakia El Hamra dédié aux membres de la CFCIM. Le deuxième volet du partenariat BMCE-CFCIM concerne la prospection, la réalisation d'études sectorielles et l'assistance dans le projet de financement pour les entreprises installées ou désirant le faire dans la région. «La Chambre met à disposition tout son savoir-faire en termes d'analyse et d'étude du marché pour accompagner un investisseur dans la région», précise Philippe Confais, dg de la CFCIM. Le troisième volet touche à ce que les deux partenaires décrivent comme de «la coopération triangulaire Maroc Afrique-Europe». Il s'agit ici de mutualiser les efforts de prospection en Afrique subsaharienne. «Nous avons remarqué que chacun de son côté avait des missions d'export. Nous avons décidé de réaliser ce travail conjointement», annonce le président de la Chambre française. La Chambre s'appuiera sur le réseau de la BMCE dans les 20 pays où elle est déjà présente pour faciliter son travail de prospection. Cette convention a été accueillie avec bienveillance par les hommes d'affaires de la région présents lors de la cérémonie de signatures. Ces derniers n'ont pas manqué de demander de soulever la question de la régionalisation bancaire. «Il est anormal qu'un projet de financement déposé à Laâyoune attende le feu vert du siège de Casablanca», tempête le président de la Fédération nationale du BTP à Laâyoune. Et El Halaissi de répliquer : «La décentralisation est en cours. Dakhla et Laâyoune se doteront de centre d'affaires prochainement, permettant la prise de ce genre de décisions». Yahdih Bouchab, wali de la région, a invité les investisseurs à venir dans la région, en rappelant le cadre fiscal «incitatif» et en facilitant l'accès au foncier. «Nous mettons à la disposition des investisseurs du foncier à 1 euro/m2», lance-t-il. Une proposition qui a suscité une réaction enthousiaste de Philippe-Edern Klein, le président de la Chambre française : «Je prends note de votre offre et nous aurons certainement l'occasion de nous rencontrer prochainement», promet-il. Brahim Benjelloun Touimi Administrateur-directeur général exécutif du groupe BMCE Bank of Africa Le 2 octobre est un jour historique. Une banque marocaine patriote et une Chambre française, la première dans le monde en termes de nombre d'adhérents, conjuguent leurs efforts au service de l'entrepreneuriat et de l'emploi, ici dans ce territoire cher à l'ensemble des Marocains et aux Marocains sahraouis. La Chambre a créé une représentation récemment et la BMCE va lancer un centre d'affaires à Dakhla pour ériger une régionalisation à part entière avec des pouvoirs de décisions. Ce territoire a besoin de ce Empowerment à l'instar des autres régions et peut être davantage dans la mesure où elle a son sort économique entre les mains».