Le Maroc renforce de plus en plus son écosystème automobile. Un nouvel accord a été signé, hier, avec l'équipementier italien Magneti Marelli, qui fait partie du groupe FCA, pour l'ouverture d'une usine de production des amortisseurs à Tanger d'un coût de 37 millions d'euros. Le début de production est prévu pour 2019 pour accompagner les clients de cet investisseur en Afrique du Nord. Le développement du secteur de l'automobile au Maroc est sur les bons rails, chiffres et réalisations à l'appui. D'ailleurs, le ministre de l'Industrie, de l'investissement, du commerce et de l'économie numérique, Moulay Hafid Elamy, affiche la mine des grands jours lors de la signature de l'accord avec Magneti Marelli pour la construction d'une usine de production des amortisseurs pour voitures et véhicules utilitaires avec la perspective de s'étendre à d'autres produits. En effet, ce nouvel accord permettra d'enrichir les écosystèmes constructeurs et sourcing mis en place dans le cadre du Plan d'accélération industrielle. Le responsable gouvernemental ambitionne de «compléter» l'écosystème automobile qui est en plein essor au Maroc. Les objectifs sont même dépassés et devront bientôt être révisés à la hausse, comme tient à préciser le ministre. Mais, l'optimisme ne signifie nullement de s'endormir sur ses lauriers. L'agrandissement du secteur est en train de se faire sur la demande des constructeurs. Mais, «peut mieux faire», pour reprendre l'expression d'Elalamy. Le gouvernement n'entend pas s'arrêter en si bon chemin. Aujourd'hui, le Maroc compte sur l'entrée d'un troisième, voire un quatrième constructeur pour donner un véritable coup de fouet à cette industrie au Maroc. Les négociations sont visiblement en cours. Mais, le ministre préfère rester discret sur cette question ; du moins pour le moment. Le défi est d'augmenter, au fil du temps, le taux d'intégration ; un enjeu de taille pour le développement de l'industrie nationale. Mais là encore, aucun chiffre n'est avancé par le chef du département de l'Industrie qui dit préférer communiquer autour de cette question plus tard, en fin d'année. En tout cas, ce point est toujours mis en tête des priorités lors des négociations avec les nouveaux opérateurs qui «sont de plus en plus nombreux à faire confiance au Maroc». Le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid, s'en félicite. D'ailleurs, dit-il, le P-DG de Magneti Marelli, Pietro Gorlier, a souligné clairement que le choix du Maroc n'était pas fortuit : le groupe a opté pour le Maroc en raison de ses infrastructures, ses ressources humaines ainsi que son positionnement géographique. À cela s'ajoute une donnée importante : la politique marocaine en Afrique qui permet aux investisseurs étrangers au Maroc d'élargir leurs horizons et de diversifier leurs clients. Il s'agit d'une grande opportunité pour Magneti Marelli, comme l'affirme son P-DG lors de la cérémonie de signature de l'accord avec le gouvernement marocain. En effet, ce positionnement permet au groupe l'ouverture d'un nouveau marché dans le Maghreb. L'activité choisie pour la future unité industrielle qui sera implantée dans la zone franche, «Tanger Automotive City», s'avère de la plus haute importance. D'une superficie de 20.000 mètres carrés (avec des possibilités d'extension ultérieures), l'usine entamera la production en 2019 et permettra la création de quelque 500 emplois directs d'ici 2025. Le coût du projet est de l'ordre de 37 millions d'euros, soit 405 millions de dirhams. L'Etat marocain s'engage à accompagner l'industriel italien dans le cadre de la politique dédiée à l'industrie automobile. Le ministre de l'Industrie estime qu'avec ce nouveau projet, un nouveau métier se développe au Maroc, la chaîne de valeur s'étoffe et le secteur gagne en intégration. Il faut dire que «l'activité de Magneti Marelli profitera aussi au tissu des fournisseurs locaux auprès desquels s'approvisionnera l'usine de Tanger». La capacité de production de la future unité industrielle, en rythme de croisière, sera d'environ six millions de pièces. L'ambition est de dépasser de loin cet objectif. Magneti Marelli : une technologie de pointe Faisant partie du groupe FCA (Fiat Chrysler Automobiles), Magneti Marelli conçoit et produit des systèmes et des composantes de pointe pour l'industrie automobile. Avec 86 unités de production et 12 centres de recherche et de développement dans 19 pays, il emploie 43.000 personnes et a réalisé, en 2016, un chiffre d'affaires de 7,9 milliards d'euros. Le groupe fournit les plus grands constructeurs automobiles d'Europe, d'Amérique du Nord et du Sud et d'Asie-Pacifique. Il s'agit d'une production de pointe qui inclue notamment les systèmes électroniques, l'éclairage, les systèmes de propulsion, les systèmes de suspension et d'amortisseurs, les systèmes d'échappement, les pièces et services après vente, les composants et modules en plastique, le Motorsport.