●Le Conseil de la ville pointe du doigt les défaillances de gestion de Tecmed ● L'entreprise rejette la responsabilité sur le Conseil et réclame son dû estimé à 48 MDH Décidément, les problèmes liés à la gestion déléguée n'ont pas fini de faire l'actualité. Dans la cité des fleurs, rien ne va plus entre le Conseil de la ville et l'opérateur Tecmed, chargé de la propreté dans la ville. En effet, Tecmed s'est vu infliger, par la ville de Mohammédia, une sanction pour défaillance au cahier des charges et à la convention de gestion déléguée. De même, des dommages et intérêts ont été décidés. Pour sa part, le gestionnaire délégué réclame l'acquittement d'une dette de 48,6 millions de dirhams. Contacté à ce sujet, le Conseil de la ville jette un pavé dans le jardin de son prédecesseur en soulignant que «le problème des impayés est un héritage de l'ancien Conseil. En fait, à sa sortie en juin 2009, les impayés s'élevaient à 18,7 millions de DH», explique le vice-président du Conseil de la ville, Ali Moustaadir. Le responsable tient à préciser qu'en vue d'honorer ses dettes, le Conseil a «eu recours au ministère de l'Intérieur qui nous a accordé 20 millions de DH, versés à la perception de la ville pour règlement des arriérés dus à Tecmed». Il semble donc que pour le reste du «montant dû», Tecmed doive prendre son mal en patience. Au-delà du volet financier, le bras-de-fer entre les deux parties touche à la qualité de la prestation fournie par l'opérateur. Le Conseil de la ville reproche le manque d'hygiène dont souffre la ville à Tecmed. De plus, les responsables jugent que la flotte utilisée par le délégataire pour assurer le nettoyage et le ramassage est en-deçà des exigences du cahier des charges. Outre sa vétusté frôlant l'état de «ferraille», le nombre d'engins déployés est estimé insuffisant. «Vu la taille de la ville, il faut au moins une dizaine de camions-bennes. La société n'en déploie que deux ou trois, sans oublier l'insuffisance du nombre de bacs à ordures», souligne Moustaadir. Tecmed estime, pour sa part, que le problème de saleté de la ville est constitué par les gravats et les déchets verts qui ne s'inscrivent pas dans les prérogatives dictées par son contrat avec la ville. La société soutient aussi que la dégradation de sa flotte des camions-bennes incombe au mauvais état de la décharge municipale, gérée depuis la fin de l'année 2010 par la préfecture. Quant à investir dans de nouveaux bacs à ordures ou autres, l'entreprise avait été catégorique, en signifiant qu'aucun déboursement ne sera effectué à cette fin tant que sa situation financière ne sera pas régularisée. Ce qu'il faut souligner dans cette affaire, c'est que cette crise avait éclaté en octobre dernier, alors que le contrat de gestion déléguée de Tecmed est censé arriver à échéance en novembre prochain. Aussi, la ville n'a-t-elle pas attendu pour concocter un nouveau cahier des charges dans lequel les défaillances du présent ont été prises en compte, ajoutant qu'un «appel d'offres sera incessamment lancé avec de nouvelles mesures qui préserveront les droits de la ville et assureront une meilleure qualité de services».