Cosmin Cotora, Directeur-adjoint au développement de Cerway Cerway, l'opérateur français de certification haute qualité environnementale - HQE- tisse sa toile au Maroc. Son directeur adjoint chargé du développement explique l'approche développée ainsi que les ambitions de l'organisme sur le marché local. Les Inspirations ECO : Cerway vient de certifier HQETM la première tranche du projet «Les Faubourgs d'Anfa» de Bouygues Immobilier Maroc. Quelles étaient les étapes de cette certification ? Cosmin Cotora : Dès l'origine du projet, Bouygues Immobilier avait l'intention de déployer les mêmes standards de qualité et de respect de l'environnement que sur les opérations réalisées en France. C'est donc assez naturellement qu'ils nous ont sollicités pour certifier le projet des Faubourgs d'Anfa. Cerway est intervenu à plusieurs étapes du projet pour chacune des tranches : en avant projet, à la fin de la phase de conception et à la livraison (l'audit final restant à venir pour les autres tranches). Les interventions ont toutes été réalisées par un auditeur indépendant qui s'est déplacé sur le site. Etait-ce difficile de se lancer dans cet exercice, avec Bouygues Immobilier qui est votre partenaire de longue date, étant donné que ce projet intègre aussi des normes marocaines ? Pas du tout. Même s'il s'agissait d'un des premiers projets à s'être engagé dans la certification HQE au Maroc, nous avions deux éléments de nature à nous rassurer sur la faisabilité du projet : - L'expérience de Bouygues Immobilier en termes de projets certifiés HQE - L'expérience réussie des autres projets s'étant engagés dans la certification HQE au Maroc à la même période (Taghazout Bay et l'Université internationale de Rabat). Par ailleurs, les critères de la certification s'appuient sur des normes et bonnes pratiques internationales, qui peuvent être appliquées quel que soit le contexte climatique ou réglementaire local. Est-ce qu'on peut dire que c'est parce que «Les Faubourgs d'Anfa» se sont engagés en certification que Cerway a finalement pris la décision de s'installer au Maroc ? Cerway ne dispose pas de bureaux à proprement parler au Maroc, simplement d'une représentation. Nous nous appuyons sur un réseau de professionnels compétents : les référents HQETM, qui sont des professionnels dont la compétence dans la mise en œuvre des critères de la certification est reconnue par Cerway. Nous en avons formé plus d'une vingtaine à ce jour au Maroc. Par ailleurs, la volonté de développement de la certification HQE au Maroc a plus largement fait écho aux nombreuses initiatives nationales en faveur du développement durable et de l'amélioration de la qualité dans la construction : réglementation thermique, exigences de plus en plus fortes des acquéreurs de logements, COP 22... Ce contexte favorable fait aujourd'hui du Maroc un pays pionnier en termes de projets certifiés HQE. Sinon, pouvez-vous nous parler de vos autres réalisations et celles en cours au Maroc ? Depuis 2013, nous avons certifié plus d'une vingtaine de projets au Maroc, de toutes natures et toutes dimensions : résidentiel, bureaux, enseignement, locaux commerciaux, stations touristiques, zones d'activité, quartiers durables et même sur des applications innovantes comme HQE Santé, avec le 1er hôpital certifié HQE hors de France à Bouskoura. Plus généralement, depuis la création de Cerway, nous avons engagé des projets en certification HQE dans près de 25 pays sur les 5 continents. Est-ce qu'on peut avoir une idée sur votre positionnement par rapport à la concurrence anglaise et américaine ? Plutôt que des concurrents, il s'agit surtout de méthodologies et de référentiels différents. La certification HQE se base pour ses évaluations de projets sur un auditeur indépendant qui intervient systématiquement sur site. C'est notre principale spécificité et ce qui fait la rigueur de nos évaluations. L'autre différence est la place importante dédiée à l'humain : 50% des critères de la certification HQE touchent au confort et à la santé des occupants et 50% à l'impact environnemental du bâti. Enfin, nous essayons d'être aussi adaptables et non prescriptifs que possible et de valoriser les solutions locales. Cela a été le cas sur le projet des Faubourgs d'Anfa où une adaptation au référentiel a été validée sur la base des pratiques locales marocaines.