Actuellement, ce pays est l'un des plus innovateurs dans le monde, notamment dans les domaines de la haute technologie, du cleantech au sens large, des technologies de l'information et de la communication et des énergies renouvelables. 40% de son énergie viennent de sources durables, en l'occurrence du vent, de l'eau et du soleil. Le Centre finlandais de technologie, Oy Merinova Ab, et l'Institut de recherche en énergies solaires et énergies nouvelles (IRESEN) ont conjointement organisé le «Forum maroco-finlandais pour l'énergie», les 23 et 24 mai à Casablanca. Cet événement, dénommé EnergyDays Morocco 2017, placé sous l'égide du ministère de l'Energie, des mines et du développement durable et l'Ambassade de Finlande au Maroc, s'inscrit dans le cadre de la célébration du centenaire de l'indépendance de la Finlande. Comme l'a relevé Anne Vasara, ambassadeur de la république de Finlande au Maroc, dans son allocution d'ouverture de la rencontre, «EnergyDays est le premier événement de cette nature ici au Maroc, où nous mettons en avant le savoir finlandais dans le domaine de l'énergie pour tisser des liens concrets et approfondis avec le Maroc au niveau officiel et entre les entreprises. Notre but est de faire avancer les partenariats, la coopération et les échanges entre nos deux pays afin de créer de nouvelles relations gagnant-gagnant». Le Maroc a énormément à gagner à coopérer avec la Finlande dans le domaine de l'énergie. Actuellement, ce pays est l'un des plus innovateurs dans le monde, notamment de la haute technologie, du cleantech au sens large, des technologies de l'information et de la communication et des énergies renouvelables. 40% de son énergie viennent de sources durables, en l'occurrence du vent, de l'eau et du soleil. La bioénergie est une source très importante en Finlande. Ce pays est également très avancé dans les technologies déployées pour améliorer l'efficacité énergétique. Sans oublier l'investissement dans la Recherche-développement, qui a été, depuis la fin des années 80, parmi les premiers au monde, puisqu'effleurant le taux de 4% du PIB annuellement. Selon l'ambassadeur, cette transformation de l'économie finlandaise qui est passée du sous-développement au high tech, de l'agriculture ancestrale aux réseaux électriques intelligents, est à attribuer à la volonté de tout un pays de réduire sa dépendance des importations et faire face à la dureté de son climat. Ces deux facteurs ont forcé la Finlande à développer un savoir-faire qui aujourd'hui est reconnu parmi les meilleurs au monde. Notamment, dans les domaines des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique où les possibilités de coopération sont immenses. Mais, prévient Vasara, «les énergies renouvelables et les nouvelles technologies pour la production d'énergie ne doivent pas être uniquement perçues comme des opportunités commerciales. Ce sont littéralement des questions de survie d'une importance absolue pour les générations à venir, partout sur cette terre». Abondant dans le même sens, Zohra Ettaik, directeur des Energies renouvelables et de l'efficacité énergétique, qui représentait Aziz Rabbah, le ministre de l'Energie, des mines et du développement durable à cette rencontre, a, quant à elle, présenté les grandes lignes de la stratégie énergétique marocaine à l'assistance composée d'une forte délégation de sociétés et d'institutions finlandaises leaders dans les domaines des énergies renouvelables, de l'efficacité énergétique et des réseaux intelligents ainsi que les principaux acteurs nationaux du secteur de l'énergie. Elle a notamment rappelé que le Maroc a adopté, depuis 2009, une stratégie énergétique nationale basée sur le développement des énergies renouvelables et appropriée pour relever les défis liés à la sécurité d'approvisionnement, d'accès à l'énergie et de préservation de l'environnement. Cette transition a été accélérée en décembre 2015 par la forte impulsion donnée par le roi, notamment dans sa déclaration lors de la COP21 à Paris, où la part des énergies renouvelables a été portée à 42% de la puissance installée prévue en 2020, puis à 52% à l'horizon 2030. À cet horizon, a-t-elle rappelé, les programmes porteront sur une capacité additionnelle de production d'électricité de sources renouvelables d'environ 10100 MW. Ce qui permettra de réduire la dépendance énergétique nationale, qui dépassait les 98% en 2009, à moins de 82% en 2030. La montée en puissance des énergies renouvelables dans le système électrique marocain nécessite la mobilisation de moyens flexibles de production pour faire face à leur intermittence. À ce propos, les technologies de stockage représentent la première source de flexibilité à l'avenir. Le Maroc a opté pour ce moyen de flexibilité dans le développement de la centrale solaire CSP Noor1 de 160 MW qui offre un stockage de 3 heures et pour les centrales Noor 2 et 3, dotées de système de stockage respectif de 7 et 8 heures. Un domaine où la Finlande a une expertise qu'elle pourrait partager avec le Maroc.D'ailleurs, Badr Ikken, le directeur général de l'IRESEN a invité le Maroc à suivre l'exemple finlandais, notamment en renforçant les relations de coopération avec ce pays. L'IRESEN a profité de l'opportunité pour signer une convention de partenariat avec Merinova (Voir encadré ci-dessous). Sur une note d'humour, son directeur général a notamment lancé que «la Finlande et le Maroc ont plus de points en commun que l'on ne penserait». Le premier point concerne l'amour du sport et des courses automobiles. La Finlande a enfanté plusieurs champions de courses automobiles, tels que Mika Hakkinen, Kimi Raikonnen, ... pour la formule 1. Le Maroc a aussi des champions dont le plus célèbre est Mehdi Bennani, sur le WTCC et a organisé, déjà en 1957 et 1958, le Championnat du Monde de formule 1. Aujourd'hui, plusieurs courses, telles que le Grand prix WTCC, la formule E, et même le Moroccan Solar Race Challenge, une course de voitures solaires sont régulièrement organisés au Maroc. Le second point en commun, c'est que les Finlandais et les Marocains aiment tous les deux les bains de chaleur. La Finlande est un pays champion avec plus de 3 millions de saunas, mais le Maroc dispose aussi de plusieurs dizaines de milliers de bains maures les «hamams». Il y en a même un qui fonctionne à l'énergie solaire thermodynamique. Ce «hamam», qui se trouve précisément à Marrakech, est un projet réalisé par une entreprise marocaine et l'Université Caddi Ayyad de Marrakech, grâce au soutien d'IRESEN. Le troisième point en commun entre le Maroc et la Finlande concerne l'énergie et, plus particulièrement, les énergies renouvelables. «Nos deux pays partagent la même passion, qui nous permettra de protéger notre planète et de créer de la richesse et plus de paix sociale. Plus d'un milliard de personnes n'ont toujours pas encore accès à l'énergie en Afrique. Il s'agit certes de contraintes, mais ces dernières pourront se transformer en opportunités de création de business à forte valeur ajoutée», a déclaré Badr Ikken qui croit que la Finlande peut être d'un grand support pour le Maroc dans la mise en œuvre de sa stratégie de transition énergétique. En tout cas, les hommes d'affaires se sont rencontrés à travers des B to B. où les uns ont fait part de leurs besoins et les autres de leurs savoir-faire en matière de technologiques liées au secteur de l'énergie. L'accent a été notamment mis sur les vastes possibilités de coopération maroco-finlandaises dans les domaines de la production et la distribution intelligente d'électricité, des réseaux intelligents, de l'efficacité énergétique et des énergies renouvelables en général. Conventions-cadres entre l'IRESEN et Merinova Durant cette journée, placée sous l'égide du ministère de l'Energie, des mines et du développement durable et de l'Ambassade de la Finlande au Maroc, l'IRESEN a signé deux conventions-cadres de coopération scientifique avec le Centre finlandais de technologie, Merinova. Ces accords de partenariat visent à renforcer la coopération entre les deux parties notamment en ce qui concerne la Recherche et développement dans les domaines des smart-grids, des technologies renouvelables et de l'efficacité énergétique.