Le président américain a effectué un périple au Moyen-Orient, terre d'alliances et de conflits. Entre enjeux économiques et militaires, la région n'est pas le premier voyage à l'étranger du chef d'Etat US par hasard. Placements stratégiques et jeux diplomatiques, retour sur un long week-end de processions et de discours. Donald Trump choisit de renouer, en premier lieu, avec les anciens alliés des Etats-Unis. L'homme d'affaires, qui entend gérer la politique comme un immense business de confrontation d'intérêts est allé prouver sa bonne foi auprès des leaders du monde arabe au sommet de Riyad. En prenant la décision d'isoler l'Iran qu'il a décrit comme un ennemi de la stabilité de la région, il a su séduire les leaders arabes qui voient leurs Etats menacés par l'islamisme radical. Le millionnaire voit en ces alliés de longue date, desquels le président Obama s'était peu à peu éloigné, des partenaires commerciaux et diplomatiques. Contrairement à son prédécesseur, qui avait joué un grand rôle d'apaisement après les révoltes du printemps arabe, Donald Trump ne se soucie absolument pas des droits de l'Homme, bafoués en Arabie Saoudite, comme dans de nombreux pays partenaires présents à Riyad. Il se concentre sur le potentiel de chaque Etat en tant qu'allié, et sait les enjeux d'une bonne entente de la région avec la puissance américaine, symbole de l'Occident et principale source de haine pour l'extrémisme religieux. Des symboles forts, pour des projets abstraits Donald Trump a ravi la droite israélienne, en enchaînant les bonnes actions sur le territoire. Il s'est bien incliné devant le mur des lamentations, a effectué la même visite qu'Obama au mémorial de Yad Vashem, a rendu hommage aux victimes de l'Holocauste. Il s'en ensuite rendu en Cisjordanie, pour y discuter avec Mahmoud Abbas, pas plus d'une matinée. Comme à Riyad, Donald Trump rappelle qui sont les vieux alliés et partenaires de son pays... Mais ce qu'une partie de la presse israélienne retient, c'est que les discours de Donald Trump n'ont pas fait sensation. Si ces paroles ont été jugées «sionnistes», et ont enchanté le premier ministre Benyamin Nétanhyahou, le processus de paix promis par le président n'a pas été enclenché. Aucune solution n'a été évoquée, et surtout pas celle qui impliquerait deux Etats bien distincts. Trump n'a pas évoquée un arrêt des incitations à la violence pour Israël, quand il l'avait fait pour la Palestine dans la matinée, et a reporté à plus tard la décision concernant le déplacement de l'ambassade américaine en Israël. Pas un mot non plus à propos de la colonisation, pour ne pas froisser les autorités, et utilisation du mot «paix» à outrance. Même si l'expression créer le consensus, reste très creuse. Il se pourrait bien que l'homme d'affaires, qui se targuait déjà d'arbitrer la fin du conflit cinquantenaire, ait donné l'autorisation à Israël de ne pas changer de politique.