Majorité et opposition ont interpellé le chef du gouvernement sur la moralisation des rouages des administrations et des services publics qui seront activées par le programme gouvernemental. Ce n'est pas finalement une véritable rupture que le gouvernement veut opérer à propos du cadre régissant la moralisation de la vie publique, et son corollaire la lutte contre la corruption. La continuité sera donc le mot d'ordre du plan d'action du gouvernement durant ce mandat, avec un engagement de prendre dés le mois de juin prochain le décret instituant la commission nationale de lutte contre la corruption, qui a été instaurée par la stratégie nationale. Durant la première interpellation du chef du gouvernement par la majorité et l'opposition au sein de la chambre des représentants, Saâd Eddine El Othmani a mis en relief l'apport attendu des mesures contenues dans la stratégie «qui rompt avec les programmes étalés sur deux ou trois années qui étaient jusqu'à présent menés en matière de lutte contre la corruption», a-t-il indiqué durant la séance mensuelle de contrôle des politiques publiques. La 2e phase de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption 2017-2020 a été lancée en attendant les résultats définitifs de l'étape de démarrage des mesures visant à renforcer l'intégrité et réduire significativement la corruption à l'horizon 2025. Les données communiqués aux parlementaires font le point sur les projets actifs et ceux en cours de finalisation au cours de cette année 2017. Ainsi, le numéro vert pour dénoncer la corruption qui recense quotidiennement près de 800 appels nationaux «deviendra un centre d'appels, sans oublier le volet de la coercition avec 2992 poursuites judiciaires qui ont été menées en 2016», selon le chef du gouvernement. Parmi les projets qui ont été achevés figurent la généralisation du référentiel des prix du foncier comme base pour le calcul des impôts sur les opérations immobilières à l'échelle nationale ainsi que le système informatique pour la prise des rendez-vous au sein des hôpitaux. De leur côté, les guichets électroniques chargés de la réception des demandes pour l'obtention de documents administratifs ont été adoptés dans 185 collectivités territoriales, dont 16 arrondissements dans la wilaya de Casablanca, ainsi qu'au sein de 481 bureaux d'Etat civil au niveau national. Lahbib El Malki, Président de la chambre des représentants Je veux remercier les membres du bureau et les présidents des groupes parlementaires pour l'esprit de compromis qui a prévalu lors de la préparation de cette séance. Sans aucun doute, nous allons continuer à travailler avec le même esprit de compromis en de rationnaliser davantage les travaux de cette séance durant les prochains mois». Slimane El Amrani, Député du PJD Nous n'avons aucun doute sur la volonté ferme du gouvernement de combattre la corruption. Pourtant nous devons attirer l'attention du gouvernement sur une nécessaire réconciliation entre l'Administration et le citoyen, à travers une exécution efficace des programmes, car nous dégringolons toujours au sein du classement mondial».