Le Sud monte en puissance. Cette année, la 4e édition des MedDays tend à confirmer la prépondérance des pays du Sud dans le nouvel ordre mondial qui se dessine. «La responsabilité du Sud devient plus grande. La capacité d'investissement des pays émergents peut aujourd'hui aider à la relance des économies du Nord», explique Taïeb Fassi Fihri, ministre des Affaires étrangères. Les effets du printemps arabe doublés d'une crise économique qui terrasse en effet les pays développés auraient amorcé l'émergence d'un nouvel ordre politique et économique dans le monde et dans lequel les pays du Nord devront compter avec les pays émergents. Pour le Sud, ce sont des mutations sans précédent qui s'opèrent dans certains pays, au moment où dans d'autres, une percée économique incontestable voit le jour. Dans ce brouillard, la Turquie émerge en modèle politique et économique : «Le succès que connaît la Turquie actuellement repose sur les acquis économiques que nous avons assurés, mais surtout sur une démocratie participative, accompagnée d'une stratégie diplomatique judicieuse», explique Ahmed Davitughu, chef de la diplomatie turque. Voilà ce qui pourrait être la recette de la «succes story» de ce pays. Pour Alejandro Tolédo, ancien président du Pérou, les clés du succès d'une transition démocratique sont plus subtiles : «Les pays qui auront compris que la croissance économique n'a aucun sens si celle-ci ne permet pas directement l'amélioration de la situation des pauvres ne pourront jamais aspirer à un statut de démocratie». Mais à l'heure même où ces mots étaient prononcés, les violences en Syrie se poursuivaient, dépassant même les «lignes rouges diplomatiques». La Ligue arabe réunie dans l'après midi à Rabat condamnait avec virulence le régime de Bachar Al Assad, qui persiste dans son refus d'écouter la voix de son peuple. Le panel diplomatique a par contre particulièrement salué l'écoute que le roi Mohammed VI a clairement exprimée lors de son discours du 9 mars dernier et qui a permis de «poursuivre une transition démocratique douce». La tenue d'élections démocratiques au Maroc dans les tous prochains jours tend à marquer le pas du changement. Ce changement, «ne passe pas uniquement par l'action de voter aux élections, mais doit nécessairement s'accompagner d'une bonne politique de gouvernance démocratique», explique Alejandro Toledo. L'ouverture des MedDays cette année promet donc d'être pimentée par des faits d'actualité, qui feront tout au long des panels figure d'illustrations....