Les crédits immobiliers ont enregistré une progression de 3,1 MMDH ou 1,2% au premier trimestre 2017 par rapport à fin décembre 2016. Une situation qui résulte autant de la hausse des crédits à l'habitat (+1,6 MM.DH ou 0,9%) que de ceux accordés aux promoteurs immobiliers (+1,8 MMDH ou 3,2%). Les promoteurs immobiliers sont toutefois toujours dans l'expectative. Difficile d'établir un état des lieux du secteur de l'immobilier en ce premier trimestre 2017. «La situation demeure globalement assez contrastée même si nous constatons certains signes de reprise, notamment à Marrakech et à Casablanca où certains programmes affichent des taux de commercialisation honorables», explique Youssef Iben Mansour, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Selon ladite fédération des promoteurs, la situation change d'une ville à une autre, d'un segment à un autre, d'un produit à un autre. Autrement dit, le climat est toujours à l'attentisme auprès des professionnels. Certains indicateurs confirment toutefois une légère reprise de l'activité. La baisse des ventes de ciments s'est fortement atténuée avec une croissance de 0,7% en mars après les contre-performances des quatre derniers mois où les fortes précipitations avaient ralenti la cadence des chantiers (-9,9% en février, -4,1% en janvier, -12,5% en décembre et -3,5% en novembre). Sur le premier trimestre de l'année, la consommation du ciment a cumulé une baisse de 4,7% en comparaison avec le premier trimestre 2016. Autre indicateur majeur, les crédits immobiliers ont enregistré une progression de 3,1 MMDH ou 1,2% par rapport à fin décembre 2016, résultant de la hausse à la fois des crédits à l'habitat (+1,6 MM.DH ou 0,9%) et des crédits accordés aux promoteurs immobiliers (+1,8 MMDH ou 3,2%). « Cela s'explique notamment par la baisse des taux qui a permis de relancer la demande », souligne Ikbal Kettani, directeur général de la FNPI. Cette tendance tranche avec celle de 2016 où les crédits accordés aux promoteurs avaient reculé de 2,1 MM.DH ou -3,7% après une année 2015 où les crédits avaient chuté de 6,6 MM.DH ou -10,2%. En attendant les chiffres de l'indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) pour le premier trimestre de l'année 2017, il faudra se contenter de ceux de fin 2016 pour se faire une idée sur la situation. Ainsi, après une hausse d'1,2% en 2015, l'indice des prix des actifs immobiliers (IPAI) a enregistré une augmentation de 0,9% en 2016, provenant essentiellement des hausses de 2,1% des prix du foncier et de 4,7% de ceux des biens à usage commercial. Quant aux prix des biens résidentiels, ils ont quasiment stagné au même niveau qu'en 2015 (+0,2%). Par ailleurs, le nombre de transactions a connu en 2016 une hausse de 8,1% après un repli de 1,3% en 2015. Cette progression a concerné l'ensemble des catégories d'actifs avec +7,9% pour les ventes de biens résidentiels, reflétant notamment une augmentation de 8% des transactions portant sur les appartements et 7,8% sur les maisons. De même, les ventes de terrains et de biens à usage professionnel ont marqué des hausses de 9,1% et 7,4% respectivement. À l'exception de la ville de Casablanca où les prix ont affiché des baisses, les principales villes du royaume ont connu des baisses de l'IPAI se situant dans une fourchette allant de +0,8% à Marrakech à +3,5% à Meknès et +3,8% à Oujda. Laurent Degliame Directeur du développement commercial, Bouygues Immobilier Maghreb Comment se porte l'activité du secteur durant ce premier trimestre 2017 ? Le secteur de l'immobilier s'est repris au premier trimestre après plusieurs mois moins dynamiques pendant lesquels les investisseurs ont attendu que les opportunités soient meilleures. Les stocks se sont résorbés et nous ressentons les prémices d'une période favorable et pérenne. Pour ce qui est de Bouygues Immobilier, nous continuons notre implantation et notre enracinement dans le marché, notre premier trimestre confirme nos prévisions d'activités et la perspective prochaine de nos livraisons devrait accélérer encore notre business. Quel devrait être la priorité du nouvel Exécutif concernant la politique de l'habitat, du logement et de l'urbanisme ? Il semble que le nouvel exécutif a la volonté de se mettre à la tâche rapidement, c'est une bonne chose. À mon sens, il y a quelques chantiers prioritaires auxquels il devra s'attaquer, notamment un toilettage de la réglementation VEFA qui n'est pas encore aboutie, une révision des dernières lois sur les lotissements également qui a secoué le marché et la professions. Enfin, il faut desserrer l'étau fiscal qui freine le développement à la fois en pesant sur les investissements des promoteurs mais également sur les achats de logements de nos clients. J'espère que ces dispositions seront traduites rapidement pour soutenir notre économie.